11e Marche des Roses contre le cancer du sein
13 décembre 2024
Éloïse Grasset est chercheuse postdoctorante au Centre de recherche en cancérologie et immunologie intégrée Nantes Angers (CRCI2NA). À l'issue de son premier postdoctorat aux États-Unis, elle bénéficie d'une aide au retour en France de la FRM pour poursuivre ses recherches, le temps d'accéder au statut de chercheur.
Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation… décryptage d'une vocation.
Avoir un impact concret chez les patients est le cap qui a toujours guidé Éloïse Grasset dans son parcours.
Après des études d'ingénieur en génie biologique, elle opte pour un doctorat et la recherche académique. « Pour la liberté dans le choix de son sujet et la possibilité de l'approfondir », justifie-t- elle. Sa curiosité aurait pu la mener vers n'importe quelle thématique, mais le cancer s'est imposé quand une personne de sa famille a été touchée. « Au cours de ma thèse, j'ai investigué les toutes premières étapes qui permettent à la tumeur de métastaser. Mais je voulais aller plus loin et découvrir comment il était possible de contrer les métastases une fois présentes. »
Lors de son postdoctorat aux États-Unis, elle débute ses études sur le cancer du sein triple négatif et découvre, dans un modèle préclinique, que les métastases associées à ce type de cancer n'ont pas la forme d'une masse tumorale mais sont constituées de nombreuses cellules individuelles hautement prolifératives. « Ces cellules isolées sont indétectables, ce qui est redoutable pour les patientes ! Je veux maintenant comprendre le rôle joué par une protéine, la vimentine, dans ce processus. »
La chercheuse ne cache pas son empathie pour les femmes, souvent jeunes, concernées par ce type de cancer très agressif. Elle n'hésite pas à les rencontrer, sur le terrain, au travers d'associations de patientes. Une démarche aussi indispensable, selon elle, que le fait de vulgariser son travail de scientifique. Une autre corde à l'arc d'Éloïse, lauréate de la finale azuréenne du concours « Ma thèse en 180 secondes », en 2014. « J'ai adoré cette expérience, commente-t-elle, il est important d'expliquer la manière dont la recherche se fait. »
La jeune chercheuse continue sur sa lancée en participant cette année à Octobre Rose. Elle s'investit également dans d'autres causes comme celle de la sensibilisation aux discriminations hommes-femmes au sein de son centre de recherche. « Le moment pour avoir un enfant, par exemple, reste une question délicate pour la majorité des chercheuses. Il faut encore avancer ! » Toute jeune maman, Éloïse Grasset est optimiste sur ce point.
En partageant son énergie et son enthousiasme sur tous ces fronts, elle garde en ligne de mire son objectif : décrocher un poste de chercheuse. « À ce titre, l'aide de la FRM est précieuse car ces trois ans de financement assuré donnent du temps pour développer son projet et se présenter plus sereinement aux concours de chercheur. » Avec succès, on le lui souhaite !
Propos recueillis par Catherine Brun
2013
Diplôme d'ingénieur Génie biologique, Polytech Nice Sophia-Antipolis.
2017
Doctorat Interactions cellulaires et moléculaires, Institut de Recherche sur le cancer et le vieillissement, Nice.
2018 à 2022
Postdoctorat à l'Institut Johns- Hopkins, Baltimore (États-Unis). Naissance de son fils en juillet 2022.
Février 2023
Retour en France au CRCI2NA dans l'équipe de Philippe Juin.
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