Alternative à la greffe : un biomatériau prometteur pour prendre en charge les lésions du cortex cérébral
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Chaque année en France, 140 000 personnes sont victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un accident ischémique transitoire (AIT), selon le site Ameli.fr.
La pathologie représente la première cause de handicap acquis non traumatique chez l'adulte : 500 000 Français vivent avec des séquelles d'un AVC d'après le ministère des Solidarités et de la Santé.
Il est la première cause de mortalité chez la femme. Par ailleurs, 40 % des patients gardent des séquelles importantes à la suite d'un AVC selon l'Inserm.
Dans 85 % des cas, l'AVC est dit « ischémique » : un vaisseau sanguin se bouche dans le cerveau, le plus souvent à cause d'un caillot, ce qui bloque l’apport en oxygène et engendre des lésions dans la zone non irriguée.
L'AVC découle principalement de l'athérosclérose, une pathologie caractérisée par la formation, dans la paroi des artères, de plaques d'athérome (un dépôt de cholestérol, de calcaire et de cellules, qui s'entoure d'une chape fibreuse). Ces plaques grossissent, épaississant la paroi des artères.
Dans la plupart des cas, elles restent stables, non symptomatiques. Mais il arrive que la chape fibreuse se fragilise, et finisse par se rompre : la libération de son contenu dans la circulation sanguine provoque alors la formation du caillot. Si ce caillot bouche une artère cérébrale, c’est l'AVC.
Les 15 % des AVC restants sont « hémorragiques », et résultent de la rupture d'une artère cérébrale.
Le site du ministère des Solidarités et de la Santé a listé 10 facteurs de risque potentiellement modifiables de développer un AVC :
La prévention des AVC est donc possible, en prenant en compte ces facteurs.
Les symptômes de l'AVC varient suivant la zone du cerveau touchée :
L'accident ischémique transitoire est, à l’instar de l'AVC, définie par une baisse brutale de l’apport sanguin dans une région cérébrale, à ceci près que cette diminution est transitoire. La symptomatologie régresse spontanément et rapidement, dans les 1h à 24h. Il est tout de même nécessaire de consulter en urgence lorsque les symptômes surviennent : en effet, les AIT augmentent le risque de présenter un AVC par la suite.
Le diagnostic d'AVC peut être confirmé par l’imagerie. Deux techniques sont utilisées : le scanner permet de définir le type d'AVC en cause (ischémique ou hémorragique). Il peut être complété d’un examen par imagerie par résonnance magnétique (IRM) en cas d'AVC de petite taille.
Le traitement de l'AVC diffère selon le type. Dans le cas d'un AVC ischémique, le but est de déboucher le vaisseau cérébral le plus rapidement possible afin de limiter les lésions, et donc les séquelles. La première technique est la thrombolyse, c'est-à-dire l’injection d'un produit ayant pour but de dissoudre le caillot. La thrombolyse n'est efficace que dans les 4-5 premières heures après le début de l'AVC.
Il existe une seconde réponse thérapeutique, plus récente : la thrombectomie. Elle consiste à ôter le caillot qui obstrue l'artère de manière mécanique à l'aide d'un cathéter inséré dans l'artère fémorale. Cette technique est cependant réservée aux caillots faciles d'accès, obstruant une grosse artère, ou à ceux qui répondent le moins bien à la thrombolyse. Le site Ameli.fr précise que, pour être efficace, la thrombectomie doit être effectuée dans un délai de 6 heures après l'AVC.
En cas d'AVC hémorragique, la prise en charge est chirurgicale en vue de rétablir un écoulement sanguin normal.
Il s'agit ensuite de lutter contre les facteurs à l'origine de l'AVC et de son risque de rechute. Parmi ceux-ci, on peut citer : le diabète et l'hypertension artérielle (qui ont des effets délétères sur l'état des vaisseaux), les arythmies cardiaques (qui favorisent la formation de caillots), le tabagisme, l'hypercholestérolémie et l’obésité. Un traitement anticoagulant peut être prescrit pour fluidifier le sang et limiter les récidives.
Enfin, n’oublions pas la place centrale de la rééducation dans le processus de rétablissement après un AVC afin de recouvrir au mieux les fonctions atteintes.
Comme nous l'avons vu dans les causes de l'AVC, les caillots qui bouchent les vaisseaux dérivent le plus souvent de la formation de plaque d'athérome. C'est pourquoi les chercheurs veulent pouvoir dépister et prédire quelles sont les plaques d'athérome les plus menaçantes. A cette fin, ils souhaitent mettre en place des marqueurs biologiques susceptibles de discriminer les plaques menaçantes des plaques « stables », sans risque de décrochage.
Les traitements d'un accident vasculaire ischémique font appel à des molécules dites « anti-thrombotiques » qui vont dégrader le caillot bouchant le vaisseau. Cependant, ces traitements ne sont pas dénués d'effets secondaires et ne sont pleinement efficaces que peu de temps après l'accident. Une des voies de recherche est d'améliorer les traitements en vue de limiter ces effets néfastes et de pouvoir un jour les utiliser dans des fenêtres thérapeutiques plus larges. Il s'agit aussi de les rendre plus efficaces dans la dissolution du caillot sanguin.
Pour les AVC hémorragiques, les chercheurs ont pour objectif de mettre au point des molécules pour protéger les neurones de l'hémorragie.
Une autre piste est de protéger les neurones lors de l'accident. Les chercheurs souhaitent identifier des cibles thérapeutiques pour contrer les mécanismes impliqués dans la mortalité cellulaire et pour bloquer l'apparition des lésions cérébrales. Il s'agit par exemple de rendre les cellules moins sensibles au manque d'oxygène lié à l'hémorragie.
La rééducation après un AVC passe par la stimulation des neurones pour qu’ils forment de nouveaux réseaux afin de pallier les déficiences provoquées par l'accident. Les chercheurs souhaitent mettre au point des traitements et/ou des nouvelles modalités de prise en charge qui accélèrent la création de ces réseaux neuronaux pour une meilleure récupération.
Enfin, la thérapie cellulaire est également un traitement d'avenir. L'idée est de greffer au sein des zones cérébrales lésées des cellules souches immatures, qui, une fois en place, se transformeraient en neurones adultes et remplaceraient les neurones perdus. Cette méthode a démontré un potentiel très intéressant, mais de nombreuses investigations restent nécessaires. En effet, pour exemple, la structure du cerveau est complexe, en couches, et l'agencement des neurones ne doit pas être réalisé au hasard. Les chercheurs souhaitent créer des supports biocompatibles qui miment la structure du cerveau afin de favoriser une bonne répartition des différents types de neurones lors de la greffe.
Vidéo
Le Dr Bertrand Lapergue, neurologue et chef du service neurovasculaire à l'hôpital Foch (Paris), nous dit tout sur l'accident vasculaire cérébral.
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