Troubles obsessionnels compulsifs et maladie de Parkinson : quel est l’impact de ces pathologies sur les processus de prise de décision ?
Quelques chiffres sur les troubles obsessionnels compulsifs
Les troubles obsessionnels compulsifs sont des pathologies fréquentes : l'Inserm évalue à 2 % la population concernée par les troubles obsessionnels compulsifs.
Toujours selon la même source, la maladie se déclare avant 25 ans dans 65 % des cas.
Qu'est-ce que les troubles obsessionnels compulsifs ?
Les troubles obsessionnels compulsifs comptent parmi les pathologies psychiatriques et sont classés parmi les « troubles anxieux ». Cette maladie se caractérise par l’irruption incessante et irrépressible d'obsessions accompagnées ou non de compulsions, des comportements répétitifs destinés à réduire la tension intérieure du sujet.
Les obsessions peuvent être diverses : peur de la saleté, de la perte d’objet, du désordre, de l'oubli et sont à l'origine d'une anxiété. En retour, des comportements répétitifs peuvent être mis en place par le patient pour les contrer comme un lavage des mains excessif, des rituels de vérification ou de rangement…
Ces comportements peuvent rassurer sur le coup, mais la baisse de l'anxiété n'est que transitoire, ce qui pousse le patient à les répéter. Ces « rituels » peuvent alors prendre plusieurs heures par jour, handicapant grandement la vie du patient.
Quelle est l'origine des troubles obsessionnels compulsifs ?
Comme d'autres pathologies psychiatriques, les troubles obsessionnels compulsifs auraient une origine dite « multifactorielle » : des facteurs agiraient de manière concomitante et entraineraient l’apparition de la maladie. Ici, on suspecte 3 types de facteurs :
- les facteurs « biologiques » (qui résultent de dysfonctionnements au niveau cérébral) ;
- les facteurs « génétiques », (certains gènes pourraient avoir une action sur l’apparition de la maladie) ;
- les facteurs « psychiatriques » ou « psychologiques » (certains traits de caractère particuliers favoriseraient l’apparition de la maladie comme la susceptibilité à l'angoisse par exemple).
Comment les troubles obsessionnels compulsifs sont-ils diagnostiqués ?
Dans un premier lieu, le médecin généraliste peut suspecter un trouble obsessionnel compulsif devant les symptômes décrits par le patient. Ce dernier est ensuite orienté vers un spécialiste.
Un bilan est ensuite réalisé par un psychiatre. Il est basé sur des questionnaires et des tests précis. Le critère principal définissant la maladie est la présence d’obsessions, avec ou sans compulsion, sur une longue période (une heure par jour par exemple pour les enfants) et ayant de forts retentissements au quotidien;
Il est important de noter qu’un diagnostic précoce de la maladie augmente les chances de réussite du traitement.
Quelle est la prise en charge des troubles obsessionnels compulsifs ?
La prise en charge des troubles obsessionnels compulsifs réside dans la thérapie dite « cognitivo-comportementale ». Menée par un psychothérapeute ou par un médecin formé, cette approche vise à donner des clés aux patients pour surmonter les situations à l'origine des compulsions.
Les médecins peuvent également avoir recours à certains antidépresseurs pour lutter contre ces troubles, comme les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
Quelles sont les voies de recherche actuelles pour la prise en charge des troubles obsessionnels compulsifs ?
Plusieurs voies de recherche sont actuellement explorées dans les troubles obsessionnels compulsifs.
Une des pistes poursuivies par les chercheurs réside dans la stimulation de zones précises du cerveau en vue d’en moduler le fonctionnement.
Plusieurs techniques sont testées, avec des premiers succès. La première est la stimulation cérébrale profonde. Des électrodes cérébrales sont implantées dans le cerveau du patient. Elles sont reliées à un stimulateur, une sorte de pile localisée sous la clavicule, qui envoie une impulsion électrique régulière pour moduler l’activité cérébrale. Cette approche est déjà proposée en cas de forts troubles.
Autre technique ayant la même finalité : la stimulation magnétique transcrânienne. Ce traitement, contrairement au précédent, est non invasif. La stimulation de la zone cérébrale est réalisée grâce à un champ magnétique dont la source est placée sur le crâne du patient. Plusieurs séances sont nécessaires pour obtenir un effet.
A côté de ces pistes thérapeutiques, les chercheurs s'attèlent également à étudier les mécanismes moléculaires en cause dans l'apparition des troubles obsessionnels compulsifs. Mieux comprendre les dysfonctionnements cérébraux impliqués dans la pathologie permettra d'identifier des cibles intéressantes pour la mise au point de nouveaux traitements spécifiques de la maladie.
Le point de vue de l'expert
Luc Mallet, Professeur de psychiatrie à l'Université Paris Est Créteil (UPEC) et chercheur à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM), mène avec son équipe un projet de recherche financé par la Fondation pour la Recherche Médicale, sur le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC).
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