Maladie de Parkinson : la sévérité de certaines atteintes cérébrales est corrélée aux troubles non moteurs
20 avril 2022
Contribution de certains pesticides dans le développement de la maladie de Parkinson
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En bref
Ce projet est mené par Julien Dairou, Maître de conférences et directeur de léquipe « Métabolisme Pharmacochimie et Neurochimie » de l'Université de Paris, et co-porté par Serge Birman qui dirige l'équipe « Gènes, circuits, rythmes et neuropathologies » au Laboratoire « Plasticité du cerveau » de lÉcole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI Paris PSL).
Financement accordé à Julien Dairou en 2021 dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et santé ».
Il est aujourd'hui établi qu'il existe un lien entre l'exposition à certains pesticides dont les carbamates et le développement de la maladie de Parkinson.
Pour le moment, les mécanismes moléculaires et cellulaires associés à ce phénomène sont inconnus.
Les chercheurs souhaitent explorer ces relations, ce qui pourrait éclairer les décisions de santé publique.
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Le projet en détails
Une maladie neurodégénérative fréquente
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer ; en France, environ 200 000 personnes en sont atteintes. Elle se caractérise par divers symptômes : une lenteur à initier et à arrêter un mouvement, une rigidité des membres, des tremblements caractéristiques au repos, puis, avec le temps, des atteintes cognitives surviennent. Cette maladie est due à la disparition progressive de certains neurones présents dans le cerveau, producteurs dune substance, la dopamine, qui transmet l'information entre les neurones.
Au cours de cette maladie, une protéine, l'alpha-synucléine, s'accumule de manière anormale dans les neurones pour former des agrégats. Les chercheurs pensent que ces agrégats protéiques sont à l'origine de la dégénérescence des neurones.
Explorer les liens entre exposition aux pesticides et la pathologie
Depuis 2012, la maladie de Parkinson est considérée comme maladie professionnelle chez les agriculteurs exposés de manière prolongée aux produits phytosanitaires. Néanmoins, les mécanismes cellulaires et moléculaires en jeu ne sont toujours pas connus.
Dans des études préliminaires, l'équipe de Julien Dairou a découvert que l'exposition aux pesticides de la famille des carbamates inhibe l'activité d'une enzyme appelée Park7 ou DJ-1. Or, celle-ci joue un rôle majeur dans la prévention de la « glycation des protéines », une modification délétère pour les cellules et les tissus. De plus, la glycation a récemment été identifiée comme favorisant la formation dagrégats protéiques pathologiques dans la maladie de Parkinson, et a été corrélée avec le degré d'atteinte des patients. L'inhibition de Park7 par les pesticides carbamates pourrait par conséquent induire la maladie.
Une étude in vitro et in vivo
Les chercheurs veulent donc étudier l'impact d'un blocage de Park7 par les carbamates in vitro sur des cellules en culture et in vivo chez la mouche drosophile. Ils espèrent ainsi mettre en lumière de nouveaux mécanismes et des cibles thérapeutiques potentielles pour améliorer la prise en charge de la maladie de Parkinson.
Ces avancées seront utiles, le cas échéant, pour éclairer les décisions de santé publique quant à la régulation de l'utilisation de ces pesticides.
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