Epilepsie : une efficacité démontrée de la stimulation électrique profonde dans la réduction des crises chez l’animal
01 novembre 2017
Epilepsie : des avancées sur les formes génétiques de la maladie
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En résumé
Projet mené par Stéphanie Baulac
Cette découverte a été réalisée par Stéphanie Baulac et son équipe « Génétique et physiopathologie des épilepsies familiales » à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Somme reçue par Stéphanie Baulac pour le financement de son équipe en 2015.
L'épilepsie est une maladie fréquente, dont les formes héréditaires, liées à des mutations génétiques,sont de mieux en mieux comprises.
Les chercheurs s'intéressent aux rôles de gènes mutés dans les formes familiales d'épilepsies focales, c'est-à-dire restreintes à des zones cérébrales précises.
Récemment, avec l'aide de la Fondation pour la Recherche Médicale, une équipe est parvenue dune part à créer un modèle animal reproduisant en partie la maladie, d'autre part à découvrir des mutations uniquement présentes dans le cerveau en cause dans cette maladie.
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Le projet en détails
L'épilepsie : qu'est-ce que c'est ?
L'épilepsie est une pathologie neurologique qui touche environ 500 000 personnes en France. L'Organisation Mondiale de la Santé estime que 50 millions de personnes en sont atteintes dans le monde. La maladie est diagnostiquée chez environ 2,4 millions de personnes chaque année sur la planète. L'épilepsie se traduit par des « crises » qui se déclenchent suite à une activité excessive du cerveau : certains neurones envoient des décharges électriques synchrones dans les réseaux cérébraux environnants. Ils vont ainsi déclencher une crise d'épilepsie. Les médicaments actuels sont inefficaces chez environ 30 % des patients, c'est pourquoi la recherche se bat sur tous les fronts pour améliorer la prise en charge de la pathologie.
Deux grandes catégories de crises
On distingue deux grands types de crises d'épilepsie : « focales », qui touchent une zone cérébrale délimitée, et « généralisées » qui correspondent à des décharges électriques étendues à l'ensemble du cerveau. Ce sont les épilepsies focales qui intéressent Stéphanie Baulac et son équipe. Les chercheurs étudient plus particulièrement les formes héréditaires, c'est-à-dire des épilepsies qui se transmettent dune génération à l'autre au sein d'une même famille du fait de mutations dans certains gènes. Dernièrement, les chercheurs ont obtenu des résultats très prometteurs avec l'identification d'un nouveau gène, DEPDC5, fréquemment muté dans les épilepsies familiales focales.
Mise au point dun nouveau modèle expérimental
Pour la première fois, l'équipe est parvenue à générer un modèle expérimental qui permet de mimer une épilepsie focale héréditaire liée à la mutation d'un gène appelé DEPDC5. Par génie génétique, les chercheurs ont « supprimé » le gène DEPDC5 chez le rat. Ils ont ensuite observé les conséquence de l'absence de la protéine DEPDC5: les rats déficients en DEPDC5 ne présentent pas de crise d'épilepsie spontanée, ce qui montre que la mutation seule n’induit pas une épilepsie. En revanche, ils présentent des malformations cérébrales, et des défauts de fonction au niveau de certains neurones. En traitant les rats avec une drogue qui inhibe la voie moléculaire dans laquelle est impliquée DEPDC5, les chercheurs ont pu prévenir l'apparition de ces anomalies. Ce modèle animal de la maladie pourrait s’avérer une aide précieuse dans l'étude des épilepsies liées à une mutation dans DEPDC5, et dans la recherche de nouvelles thérapeutiques.
Découverte de nouvelles mutations
Autre avancée importante obtenue par l'équipe, au cours dune autre étude portant sur le tissu post-opératoire de patients pharmacorésistants opérés de leur épilepsie : la découverte de mutations uniquement présentes dans l'ADN du cerveau dans un gène, MTOR, impliquées dans certains types d'épilepsies également liées à des malformations cérébrales. Ces mutations ne sont pas héritées par les parents, mais apparaissent accidentellement au cours du développement cérébral. Ces mutations de MTOR pourraient constituer des cibles thérapeutiques intéressantes dans le traitement de ces épilepsies.
Sources :
- Marsan E et al. Depdc5 knockout rat: A novel model of mTORopathy. Neurobiol Dis 2016 ; 89 : 180-9.
- Moller RS et al. Germline and somatic mutations in the MTOR gene in focal cortical dysplasia and epilepsy. Neurol Genet 2016 ; 2 : e118.
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Projets & découvertes financés grâce à vos dons
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- Montant du financement : 140 000 €
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Domaine d'action du projet
Maladies neurologiques et psychiatriques
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