30 mars 2020

Trouble du spectre de l’autisme : des dysfonctions immunitaires impliquées dans la maladie ?

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En résumé

Cette découverte a été réalisée par Marion Leboyer et Ryad Tamouza (équipe « Neuro-Psychiatrie translationnelle » à l’institut Mondor de Recherche Biomédicale (Inserm, U955), Université Paris Est Créteil, et Fondation FondaMental), en collaboration avec l’équipe du Dr Vincent Vieillard à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.

426 857 €

Somme accordée à Marion Leboyer en 2003 et qui a contribué à l'obtention de ce résultat.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble du neurodéveloppement.

Il comporte des facteurs de risques génétiques et environnementaux, dont des dysfonctionnements du système immunitaire.

Les chercheurs ont mis en évidence des anomalies de fonctions de certaines cellules immunitaires chez des patients atteints de TSA sans déficience intellectuelle.
Cette découverte a été réalisée par Marion Leboyer et Ryad Tamouza (équipe « Neuro-Psychiatrie translationnelle » à l’institut Mondor de Recherche Biomédicale (Inserm, U955), Université Paris Est Créteil, et Fondation FondaMental), en collaboration avec l’équipe du Dr Vincent Vieillard à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.

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Le projet en détails

Le trouble du spectre de l'autisme en France

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un « trouble envahissant du développement », c’est à dire un trouble de la mise en place du système nerveux au cours du développement embryonnaire et de la croissance d’un individu.

Aujourd’hui, l’Inserm estime qu’environ 700 000 personnes sont concernées en France, dont 100 000 de moins de 20 ans. 70 % d’entre elles ne présentent pas de retard intellectuel.

Ce trouble est caractérisé par deux types de symptômes, qui affectent les relations sociales et la communication dune part, et les comportements stéréotypés et les difficultés de perception sensorielle d’autre part.

Devant le manque de traitement, les chercheurs se mobilisent pour mettre en évidence les mécanismes au cœur de TSA en vue d’en améliorer la prise en charge.

Zoom sur les dysfonctionnements immunitaires

Parmi les voies biologiques impliquées dans le TSA, figurent en bonne place les dysfonctionnements immunitaires, et plus particulièrement une inflammation anormale et chronique de la réponse immunitaire innée, la première ligne de défense de l’organisme contre des agents infectieux.

Durant ce projet, les chercheurs se sont intéressés à des cellules impliquées dans l’immunité innée, les cellules NK.

Ce sont des globules blancs spécialisés dans l’élimination des cellules cancéreuses, mais également dans la destruction de cellules infectées par un agent pathogène, tout particulièrement contre les virus. De précédentes études avaient montré un possible rôle des cellules NK dans l’apparition du TSA.

Une activation chronique de certaines cellules immunitaires

Les équipes ont ici évalué le rôle des cellules NK lors du TSA. Les chercheurs ont comparé des populations de cellules NK de 35 adultes atteints de TSA sans déficience intellectuelle avec 35 adultes sans TSA ni dysfonction immunitaire, et ce à différents moments sur un maximum de 2 ans. L’idée des chercheurs était d’observer l’activité des cellules NK ainsi que leurs caractéristiques moléculaires, le tout au regard de certains paramètres cliniques de la maladie comme les scores sociaux ou de communication.

Au terme de leurs analyses, les chercheurs se sont aperçus que les cellules NK présentaient un niveau d’activation plus élevé chez les patients atteints de TSA que dans la population témoin, ainsi que des caractéristiques moléculaires différentes. L’activation permanente de cellules NK conduit à un phénomène d’« épuisement cellulaire » : il aggraverait la non-réponse face à un stimulus infectieux chez les personnes atteintes de TSA.
Cette étude montre donc qu’une activation chronique des cellules NK chez les patients atteints de TSA sans déficience intellectuelle pourrait être à l’origine de certains symptômes. Les cellules NK pourraient être des cibles thérapeutiques pertinentes pour lutter contre la maladie.

Source : Bennabi M et al. Persistence of dysfunctional natural killer cells in adults with high-functioning autism spectrum disorders: stigma/consequence of unresolved early infectious events? Molecular Autism 2019 ; 10 : 22.

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