Greffe : un outil pour optimiser l’attribution des greffons lors de la transplantation rénale
01 juin 2017
Greffes : contrer les infections au Cytomégalovirus avec de nouveaux antiviraux
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En résumé
Projet mené par Julie Déchanet-Merville
Cette recherche est menée par Julie Déchanet-Merville et son équipe « ImmunoConcEpT » à l'Université de Bordeaux.
C’est la somme reçue par Julie Déchanet-Merville, lauréate du Prix Mescle en 2016. Ce Prix, remis tous les ans, est destiné à soutenir des recherches pré-cliniques sur les greffes d'organes et de cellules.
Les patients greffés doivent prendre à vie des traitements visant à atténuer la réaction immunitaire pour éviter un rejet du greffon.
Malheureusement, cette thérapie immunosuppressive favorise aussi le développement de certaines infections aux conséquences parfois sévères, dont celles liées au Cytomégalovirus.
Les chercheurs s’intéressent à des cellules immunitaires particulières pour développer de nouvelles thérapies antivirales plus efficaces et moins toxiques.
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Le projet en détails
Les effets secondaires des traitements antirejet
En France, 5 746 greffes ont été réalisées en 2015, soit une progression de 30 % en 9 ans. Si ce traitement est utilisé depuis plus de 50 ans avec succès, la greffe reste une solution réservée à de très lourdes pathologies. Le patient, une fois transplanté, doit prendre des médicaments particuliers tout au long de sa vie : les immunosuppresseurs. Ces traitements visent à atténuer les défenses immunitaires du patient afin qu'elles ne développent pas de réaction de défense contre le greffon, et n'entraînent ainsi pas de rejet de la greffe. Mais les immunosuppresseurs, en réduisant les défenses de l’organisme, favorisent du même coup la survenue d’infection.
Le cas particulier des infections par le Cytomégalovirus
Dans ce cadre, l'équipe de Julie Déchanet-Merville étudie un pathogène, le Cytomégalovirus(CMV), qui constitue lune des principales complications après transplantation. Le CMV est un virus présent chez la plupart des personnes en temps normal. Il ne génère pas de symptôme particulier : sa multiplication est normalement contenue dans l'organisme par le système immunitaire. Mais, chez des patients greffés sous immunosuppresseurs, le CMV peut avoir de graves répercussions, affectant notamment le fonctionnement du greffon ou favorisant son rejet. S'ils ne reçoivent pas un traitement antiviral préventif, 60 % des patients greffés sont susceptibles de développer cette infection. Les traitements antiviraux utilisés actuellement sont efficaces mais ils sont malheureusement à l’origine d’effets secondaires et peuvent générer des résistances qui diminuent leur efficacité à long-terme. Il est donc important de trouver de nouvelles alternatives à ces thérapies antivirales, plus sûres pour les patients.
Des cellules immunitaires spécialisées
Les chercheurs s'intéressent plus particulièrement aux cellules immunitaires qui nous défendent contre le CMV et aux mécanismes moléculaires qu’elles mettent en place dans ce but. L'équipe a déjà mis en évidence une population de cellules en charge de cette immunité : il s’agit des lymphocytes T gamma-delta. Dans de précédentes études, les chercheurs ont montré que les patients dont les lymphocytes T gamma-delta développaient une réponse immunitaire efficace ne développaient pas d’infection au CMV, et ce même sans traitement antiviral. Un élément en faveur de leur action contre ce virus.
Prescrire mieux et développer de nouvelles thérapies
L'équipe va, durant ce projet, décrypter les mécanismes mis en place par ces cellules pour prévenir l’infection, dans un modèle murin, mais également chez des patients ayant subi une greffe rénale et suivi avant et après transplantation pendant un an.
A terme, l’objectif des chercheurs est double. Tout d’abord, il s’agit de déterminer les paramètres immunologiques à prendre en compte pour éviter de traiter avec des antiviraux certains patients qui n'en n'ont pas besoin. Ensuite, il s’agira de mettre au point de nouvelles molécules utilisant les propriétés antivirales des lymphocytes T-gamma-delta, moins génératrices d’effets secondaires et plus efficaces.
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