Nos bébés vont-ils finir pleins de nanoparticules de titane ?
02 juin 2022
Troubles du spectre autistique : une implication des résidus de pesticides retrouvés dans notre alimentation ?
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En résumé
Karine Loulier est responsable de l'équipe « Corticogenèse : diversité et plasticité des cellules souches neurales au cours du développement cérébral, en contexte sain et pathologique » à l'Institut des neurosciences de Montpellier.
Somme accordée à Karine Loulier, Martine Cohen-Salmon et Véronique Perrier dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » Edition 2021.
Les troubles du spectre autistiques sont des atteintes neurodéveloppementales fréquentes en France.
On sait que ces troubles résultent d'une association entre prédispositions génétiques et facteurs environnementaux.
Les chercheurs souhaitent mieux caractériser l'impact de certains pesticides, des fongicides, sur la maturation du cerveau des nouveaux nés, en vue d'éclairer leur rôle potentiel dans les anomalies du développement cérébral à l'origine des troubles du spectre autistique.
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Le projet en détails
Les troubles du spectre autistique en France
Selon l'Inserm, en France, environ 700 000 personnes sont concernées par les troubles du spectre autistique, dont 100 000 de moins de 20 ans. Ils regroupent un ensemble de troubles, liés à des anomalies lors de la mise en place du système nerveux, au cours du développement embryonnaire et de la croissance.
Les troubles du spectre autistique sont caractérisés par deux types de symptômes, qui affectent les relations sociales et la communication d'une part, et les comportements et intérêts d'autre part. Il s'agit concrètement : de difficultés à établir un contact visuel ou physique, à exprimer des émotions et/ou percevoir celles des autres, de difficultés de communication…
Des facteurs environnementaux méconnus
Les troubles du spectre autistique résultent de l'association de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux d'élétères. Seulement, ces derniers restent méconnus. L'équipe de Karine Loulier, en collaboration avec les équipes de Martine Cohen-Salmon et Véronique Perrier, s'intéresse à l'un d'entre eux : les fongicides, des pesticides utilisés pour la lutte contre les champignons. Le mode d'action de ces agents environnementaux sur le développement du cortex cérébral des nouveaux nés reste à identifier. En effet, présents dans notre alimentation, les résidus de fongicides, tolérés à faibles doses par l'Union Européenne, constituent des agents chimiques environnementaux que les femmes enceintes, puis allaitantes, consomment quotidiennement.
Des tests in vivo
Pour comprendre ces effets, les chercheurs ont choisi la souris comme modèle d'étude. Ils observeront les effets de l'ingestion quotidienne à faible dose d'une famille de fongicides, les anilinopyrimidines, par les mères sur le développement cérébral de leur progéniture. Ils compareront leurs effets et leurs mécanismes d'action chez des souris témoins et chez des souris prédisposées génétiquement aux troubles du spectre autistique.
Les équipes détermineront ainsi, grâce à des tests comportementaux appropriés, si la consommation de ces fongicides à faible dose au cours de la gestation et de la lactation pourrait être impliquée dans le déclenchement des symptômes chez des individus prédisposés génétiquement à l'autisme.
Trouver des pistes pour prévenir les malformations cérébrales
Les chercheurs espèrent ainsi mieux comprendre les bases cellulaires et moléculaires de l'action des fongicides ingérés quotidiennement à faible dose sur le développement cérébral de nouveau-nés sains et prédisposés génétiquement aux troubles du spectre autistique.
L'identification de nouvelles cibles thérapeutiques pourrait fournir des pistes inédites pour lutter précocement contre les malformations cérébrales induites par les pesticides et un moyen éventuel de prévenir troubles du spectre autistique.
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Vidéo Loulier
Rencontre avec Karine Loulier, porteuse de ce projet
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