Surdité d’origine génétique : restauration de la fonction d’une protéine essentielle à l’audition
01 juillet 2014
Surdité : le rôle de la vision dans la récupération de l’audition après la pose d’un implant cochléaire
01
En résumé
Cette découverte est le fruit du travail conjoint de l'équipe « Dynamique du traitement et interactions corticales » dirigée par Pascal Barone et du service ORL dirigé par le Pr Olivier Deguine au CHU Purpan à Toulouse.
La Fondation pour la Recherche Médicale a largement participé à l'obtention de ces résultats, par le financement d'un Master 2 conduit par Sébastien Lagleyre en 2004 et dune fin de thèse menée par Julien Rouger en 2006.
Le Conseil Scientifique de la FRM leur a accordé un financement total de 33 804 pour conduire ces recherches.
L'implantation cochléaire présente des résultats variables suivant les patients atteints de surdité totale acquise à l'âge adulte après l'apprentissage des éléments de langage.
Léquipe de Pascal Barone et du Professeur Olivier Deguine a cherché à expliquer cette disparité.
Elle a ainsi découvert que l'activation des aires visuelles cérébrales était nécessaire à une récupération auditive optimale, ce qui pourrait déboucher sur de meilleures techniques de rééducation.
02
Le projet en détails
Une récupération différente après implantation cochléaire
Les surdités dites « de perception », liées à des déficiences de la cochlée, une structure clé de l'audition située dans l'oreille interne peuvent aujourd'hui être prises en charge par des implants « cochléaires ». Bien que réservée à certains cas particuliers, cette technique représente une véritable révolution pour les patients atteints de ce type de surdité. En effet, elle constitue un moyen de restaurer un contact perdu avec l'extérieur, en permettant notamment au porteur de pouvoir suivre une conversation. Seulement, le son qu'elle retranscrit reste grossier, et un temps de réadaptation est nécessaire afin d'obtenir un résultat optimal de l'intelligibilité de la parole.
Chez les adultes atteints de surdité après avoir acquis le langage, les plus grands progrès sont observés l'année qui suit l'implantation. Cependant, il existe de grands écarts entre les personnes en termes de résultats et du temps passé à les obtenir. L'équipe « Dynamique du traitement et interactions corticales » dirigées par Pascal Barone, conjointement avec le service ORL du CHU Purpan à Toulouse, a cherché à comprendre pourquoi de telles disparités sont observées entre les patients.
Observer l'activité cérébrale pour suivre la réadaptation
Leur hypothèse était la suivante : le bon déchiffrage des sons par les patients est conditionné par la capacité du cerveau à s'adapter au message auditif appauvri transmis par l’implant.
Ils ont ainsi cherché à isoler les zones du cerveau dont l'activation participe à la récupération dune audition optimale, et à déterminer des facteurs prédictifs de la réussite de l’implantation.
Les chercheurs ont observé l'activité cérébrale de patients juste après l'implantation et 6 mois plus tard. Ils ont établi des corrélations entre l'activité cérébrale de départ et la récupération auditive à long terme.
En cours d'examen, les patients étaient soumis à des tests de compréhension de la parole pour révéler leur capacité d'audition.
Vision et audition sont étroitement liées
Au terme de l'expérience, les chercheurs ont constaté que deux zones du cerveau étaient particulièrement actives durant le traitement des sons, le cortex visuel et le cortex préfrontal, impliqué dans l'apprentissage du langage. De plus, ils se sont aperçus que plus ces zones étaient actives juste après l'implantation et meilleurs étaient les résultats obtenus 6 mois plus tard.
Ainsi, vision et audition seraient liées : les chercheurs pensent que la lecture sur les lèvres intervient étroitement dans la compréhension de la conversation chez ces patients touchés par une surdité après l'acquisition du langage, ce qui expliquerait cette suractivité des aires visuelles et liées au langage. Au fur et à mesure de la récupération auditive, une forte synergie entre ces deux sens s'établit et la vision permet un meilleur apprentissage des informations auditives grossières fournies par l'implant. Leurs travaux ouvrent de nouvelles pistes pour la rééducation de ces patients, qui pourraient grandement améliorer leur prise en charge.
Source : Strelnikov K et al. Visual activity predicts auditory recovery from deafness after adult cochlear implantation. Brain 2013 : 3682-95.
03
Pour aller plus loin
Projets & découvertes financés grâce à vos dons
- Financement accordé : 300 000 €
Surdité : vers une thérapie génique des formes d’origine génétique
Montant du financement : 100 000 €
Soutenez les projets de recherche les plus prometteurs
Domaine d'action du projet
Autres maladies
Science ouverte
Découvrez les publications scientifiques en libre accès, liées aux projets financés par la FRM