Adultes maltraités pendant l’enfance : décrypter leur cerveau pour les aider à aller mieux


01 septembre 2017
01
Cette recherche est menée par Lucile Capuron dans l'équipe « Nutrition et Psychoneuroimmunologie : approches expérimentales et cliniques » au Laboratoire Nutrition et Neurobiologie intégrée de Bordeaux.
C'est la somme reçue par Lucile Capuron en 2015 dans le cadre de l'appel à projet « Maladies psychiatriques » de la FRM.
La dépression est une maladie très fréquente dont les conséquences peuvent être sévères, conduisant parfois au suicide.
Les chercheurs redoublent d'efforts pour mieux comprendre les mécanismes physiologiques impliqués dans la pathologie, afin de développer de nouveaux moyens de prise en charge.
Une équipe s'intéresse au rôle d'une enzyme, IDO, dans l'apparition de la dépression.
02
La dépression est une maladie très répandue : on estime à 20 % la part de la population française qui souffre au moins une fois dans sa vie de cette affection. Le site de l'Assurance maladie précise que, pour l'année 2010, 7,5 % des personnes de 15 à 85 ans ont connu un épisode de dépression dans l'année.
Ce trouble de l"humeur constitue un des principaux facteurs de risque de suicide (elle en multiplierait par 21 le risque de tentative). On estime à plus de 10 000 par an le nombre de décès dans l'hexagone lié au suicide. C'est dire si les recherches sur la dépression restent essentielles pour comprendre ses mécanismes et développer de nouveaux traitements visant à prévenir ses conséquences dramatiques.
Lucile Capuron et son équipe s'intéressent aux mécanismes physiologiques à l'origine de la dépression. De précédentes recherches ont montré que des phénomènes inflammatoires seraient impliqués dans l'apparition de la maladie.
En effet, certaines cellules du système immunitaire, lorsqu'elles sont activées durant la réaction inflammatoire, produisent des molécules appelées cytokines. Ces molécules ont de puissants effets sur le cerveau, et pourraient faciliter l'apparition des troubles dépressifs.
Les chercheurs pensent que ces effets peuvent s'expliquer par l'action des cytokines sur l'enzyme IDO (pour indoléamine 2,3-dioxygénase). En situation inflammatoire, l'enzyme IDO est activée dans diverses cellules immunes, à la périphérie et dans le cerveau.
Une fois activée, l'enzyme a la capacité de dégrader le tryptophane, une molécule essentielle au bon fonctionnement du cerveau et au maintien de l'humeur. De plus, IDO promeut la fabrication de composés qui sont toxiques pour les neurones, ce qui pourrait contribuer au développement de la dépression.
Les chercheurs souhaitent valider cette hypothèse au cours de ce projet. Ils s'appuieront sur des modèles animaux et sur des approches cliniques menées en collaboration avec des partenaires autrichiens et espagnols sur des patients dépressifs, chez lesquels ils évalueront le statut inflammatoire.
L'équipe évaluera par des expériences de biologie moléculaire le rôle d'IDO dans la physiopathologie de la dépression, mais aussi dans la réponse aux traitements antidépresseurs.
Mieux comprendre l'impact d'IDO sur la dépression pourrait ouvrir de nouvelles pistes de prise en charge de la maladie.
03
Adultes maltraités pendant l’enfance : décrypter leur cerveau pour les aider à aller mieux
Dépression : le rôle du microbiote intestinal via le nerf vague
Dépression : un outil pour définir rapidement l’efficacité d’un traitement chez le patient
Maladies neurologiques et psychiatriques
Science ouverte
Découvrez les publications scientifiques en libre accès, liées aux projets financés par la FRM