Comment la maladie de Verneuil est-elle prise en charge ?
20 novembre 2024
L'eczéma de contact allergique est une réaction cutanée qui peut se déclencher suite à une exposition à une substance contenue dans un produit cosmétique ou ménager par exemple, à du latex, ou au nickel contenu dans les bijoux fantaisie.
Concrètement, il s'agit d'une inflammation locale (rougeur et gonflement) qui s'accompagne de démangeaisons importantes. Les symptômes apparaissent quelques heures à deux jours après l'exposition et peuvent déborder de la zone qui a été en contact avec la substance allergène. Ils peuvent s'aggraver, notamment avec la formation de vésicules et de croûtes.
En général, ils disparaissent spontanément en quelques jours, et ne réapparaissent qu'à l'occasion d'une nouvelle exposition à la substance allergène. Et ce d'autant plus vite que les expositions sont répétées dans le temps. Mais dans certains cas, les symptômes peuvent devenir chroniques alors même qu'il n'y a a priori plus aucun contact avec l'allergène. On observe alors des lésions cutanées très sèches, qui pèlent en continu, et un épaississement de la peau appelé lichénification.
En effet, il arrive qu'après la guérison d'une plaque d'eczéma de contact allergique, celle-ci réapparaisse exactement au même endroit. Une nouvelle exposition à l'allergène conduit même à un eczéma exacerbé.
Des experts de l'allergie au Centre international de recherche en infectiologie (Lyon) ont voulu comprendre pourquoi. Ils ont étudié les cellules immunitaires présentes dans la peau de patients atteints d'eczéma de contact allergique, et ont fait plusieurs découvertes. Non seulement il existe des fragments d'allergènes encore présents dans la peau plusieurs semaines après l'exposition, mais, surtout, des cellules immunitaires de type lymphocytes T mémoire restent et prolifèrent au niveau des lésions cutanées ; elles sont même capables de persister plusieurs semaines. La présence de ces éléments expliquerait pourquoi l'apparition des plaques d'eczéma est plus rapide et plus importante à chaque nouvelle exposition à l'allergène.
Pour les chercheurs, « développer des stratégies thérapeutiques ciblant les mécanismes qui réactivent in situ ces lymphocytes T cutanés devrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le traitement de l'eczéma de contact allergique ».
Avec Marc Vocanson, Centre international de recherche en infectiologie (Université Lyon I, Inserm, École nationale supérieure de Lyon, CNRS)
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