Comment la maladie de Verneuil est-elle prise en charge ?
20 novembre 2024
26 juin 2024
Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Depuis la fin des mesures sanitaires pour contrer l’épidémie de Covid-19, les cas de méningite à méningocoques sont beaucoup plus nombreux qu’auparavant. Et ils concernent davantage les jeunes. Une étude dirigée par l’Institut Pasteur fait le point sur ces phénomènes.
Les données du Centre national de référence des méningocoques, qui répertorie tous les cas de méningite à méningocoques en France depuis 1987, ont révélé que 53 cas avaient été enregistrés entre janvier et septembre 2019, puis 421 en 2023. Soit une augmentation de 36 % par rapport à la période pré-Covid-19, et ce, alors même que le pic hivernal de ces infections bactériennes n’avait pas encore eu lieu !
Du fait des mesures sanitaires contre le Covid-19 (confinement, port du masque, distanciation sociale…), les souches ont beaucoup moins circulé, diminuant ainsi l’immunité naturelle de la population, sans compter la baisse de l’immunité vaccinale. En effet, on a constaté Avec Muhamed-Kheir Taha, responsable de l’unité Infections bactériennes invasives et du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, et principal auteur de l’étude. que la vaccination contre le méningocoque C a chuté de 20 % lors du premier confinement, par exemple. On a aussi observé qu’après la fin des mesures sanitaires, le rebond des cas a été le plus élevé chez les 16-24 ans. Et au-delà du seul méningocoque C, ce sont surtout les cas de méningocoques de type W et Y qui ont le plus augmenté. Tout se passe comme si l’épidémie de Covid-19 avait complètement rebattu les cartes des infections à méningocoques en France !
Actuellement, en France, seule la vaccination contre les méningocoques de type C est obligatoire (et réalisée avec deux injections, à l’âge de 5 mois et 12 mois). Depuis 2022, la vaccination contre les méningocoques de type B est, quant à elle recommandée, avec trois injections à 3, 5 et 12 mois. Les résultats de cette étude penchent en faveur de l’utilisation d’un vaccin tétravalent contre les souches A, C, Y et W, qui pourrait aussi être recommandé auprès des adolescents. En effet, ce sont eux les premiers porteurs sains du méningocoque. Cette vaccination protégerait alors également les autres catégories de la population, de façon indirecte.
Avec Muhamed-Kheir Taha, responsable de l’unité Infections bactériennes invasives et du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, et principal auteur de l’étude.
Source : Journal of Infection and Public Health, 12 octobre 2023
La méningite est une inflammation des enveloppes entourant le cerveau (les méninges) et la moelle épinière. Elle peut être provoquée par plusieurs types de virus, de bactéries ou même de levures. Les méningocoques, des bactéries, aussi appelées Neisseria meningitidis, représentent les causes majeures de méningite aiguë. Malgré un traitement antibiotique, les infections à méningocoques ont un taux de mortalité élevé, autour de 10 %, et laissent des séquelles neurologiques durables chez une personne infectée sur cinq. Elles ont aussi un fort potentiel épidémique : les bactéries se transmettent par les gouttelettes de salive et les sécrétions respiratoires, comme une infection respiratoire banale.
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