Portrait de chercheur : Marie-Hélène Verlhac

04 avril 2023

Marie-Hélène Verlhac est directrice de recherche de classe exceptionnelle au CNRS. Elle dirige le Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CIRB, CNRS UMR 7241 INSERM U1050) du Collège de France, à Paris, où elle est à la tête de l'équipe « Mécanique et morphogenèse de l'ovocyte » avec Marie-Émilie Terret. Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation… décryptage d'une vocation.

Marie-Hélène Verlhac

« La naissance d'une vocation, c'est le moment où une intelligence entre en résonance avec la nôtre. »

Derrière la formule, Marie-Hélène Verlhac affiche une forte conviction : « Il est fondamental de continuer à former de bons enseignants, qui puissent être passionnés par leur métier : ce sont eux qui, souvent, suscitent l'attrait vers une discipline. Et nous, chercheurs, devons être impliqués à leurs côtés pour démystifier la science. Le Collège de France est d'ailleurs très investi envers les jeunes. » Pour la chercheuse, c'est en classe de 5ème qu'une professeure de Sciences de la vie et de la Terre a ouvert une fenêtre sur les rouages microscopiques du vivant. « J'ai entraperçu qu'il y avait un univers à explorer ! La recherche est passionnante, on tire un fil et la pelote vient au fur et à mesure. C'est intellectuellement très riche et c'est enthousiasmant de participer à la construction de la connaissance. »

La chercheuse dit être toujours aussi fascinée par son modèle d'étude depuis plus de trente ans, l'ovocyte : « Cette cellule unique est très belle, à la fois sous le microscope et parce qu'elle permet de répondre à des questions biologiques simples, mais essentielles, comme celle de l'héritage maternel. Notre centre est une tour de Babel, avec des sujets très différents, des approches scientifiques diverses. Cet environnement est extrêmement stimulant, il nous nourrit, il apporte d'autres éclairages ; une nécessité pour une science devenue de plus en plus exigeante et collaborative. »

Femme, chercheuse, directrice

Sur la place des femmes en sciences, Marie-Hélène Verlhac fait un constat : les femmes doutent davantage d'elles-mêmes, osent moins postuler aux postes à responsabilités Et ont encore davantage la charge mentale liée aux enfants. « Personnellement, j'ai été encouragée et soutenue à la fois personnellement et professionnellement aux moments clés, pour monter mon équipe ou prendre la direction du CIRB. » Elle avoue qu'il est souvent plus difficile pour une femme d'être perçue comme légitime à un tel poste. Le risque ? « Travailler encore plus Mais il s'agit d'un problème sociétal, qui n'est pas propre à la recherche. » Pourtant, elle reste très positive, détenant une clé pour tout mener de front : « S'entourer de personnes compétentes et de confiance. Mes collaboratrices et collaborateurs sont fantastiques ! Grâce à eux, je parviens à superviser le CIRB, à suivre les projets de mon laboratoire, et même de temps en temps à expérimenter sous le microscope, un pur plaisir ! Je n'ai qu'un conseil pour les jeunes filles : croyez en vous, la science compte sur votre talent ! »

Propos recueillis par Catherine Brun

BIOGRAPHIE

Juillet 1997
Naissance de son fils Henri pendant son postdoctorat à San Francisco.

Février 2002
Naissance de sa fille Flore lors du démarrage officiel de son équipe.

2021
Médaille d'argent du CNRS.

Mai 2022
Remise de l'insigne de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par le Pr Hugues de Thé, au Collège de France.

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