Comment la maladie de Verneuil est-elle prise en charge ?
20 novembre 2024
Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
L'idéal serait bien sûr de ne jamais avoir fumé ou bien de s'arrêter le plus tôt possible avant la conception. D'abord parce que la consommation de tabac a un impact avéré sur la fertilité et qu'il augmente le risque de grossesse extra-utérine. Mais aussi parce qu'une étude récente montre que, même chez les femmes ayant arrêté de fumer quelque temps avant la conception, le tabac induit des modifications épigénétiques de l'ADN qui pourraient compromettre le développement et la santé à plus long terme de l'enfant à naître.
Par épigénétique, on entend des modifications non sur les séquences même de l'ADN mais sur des motifs chimiques présents sur l'ADN, ce qui induit des changements dans la façon dont les gènes s'expriment. En effet, en étudiant des placentas de femmes fumeuses, anciennes fumeuses (arrêt dans les trois mois précédant la grossesse) et non fumeuses, des chercheurs de l'Institut pour l'avancée des biosciences (Grenoble) ont découvert que, chez les anciennes fumeuses, on observe encore des altérations épigénétiques du génome au niveau du placenta. Comme elles sont quand même bien moins nombreuses que les chez les fumeuses, les auteurs concluent que les efforts des femmes pour arrêter de fumer avant la grossesse ne sont pas vains. Ils vont à présent se consacrer à l'étude de l'impact de ces modifications épigénétiques sur le développement et la santé de l'enfant.
Source : BMC Medicine, octobre 2020
Avec l'aide de Johanna Lepeule, chercheuse Inserm à l'Institut pour l'avancée des biosciences.
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