L’asthme touche environ 4 millions de personnes en France, et 262 millions dans le monde. Au cours de la vie, on estime que 10 à 12 % de la population a, a eu ou aura de l’asthme.

L’asthme est une pathologie inflammatoire qui touche les bronches, les conduits impliqués dans le transit de l’air vers les poumons. Les bronches peuvent mal réagir à certains stimuli. Conséquence : leur paroi s’enflamme vivement, ce qui entraine un mauvais passage de l’air dans les poumons. L’asthme est une pathologie chronique. En dehors des crises, les bronches restent sensibles et inflammatoires.

Dans 50 % des cas, la crise est liée à un allergène (acarien, moisissures, pollens…) : on appelle cela un asthme allergique. Depuis plusieurs années, les chercheurs travaillent à la mise au point d’un vaccin contre cette forme d’asthme. Laurent Reber et son équipe ont réalisé une avancée notable en ce sens en prouvant l’efficacité de leur approche au sein d’un modèle animal.

Leur vaccin est basé sur le blocage de l’action de deux protéines, l’IL-4 et l’IL-13. Ces deux molécules sont au cœur des réactions à l’œuvre lors de l’asthme allergique. En exposition aux allergènes, elles sont produites en très grande quantité et provoquent la crise d’asthme. Forts de ces données, les chercheurs ont testé l’induction d’une production d’anticorps dirigés contre ces protéines au sein d’un modèle animal… Avec succès ! Une fois administré à des modèles animaux d’asthme allergique, ce vaccin entraine la production d’anticorps capable de neutraliser IL-4 et IL-13.

Ces résultats constituent un pas essentiel pour la mise en place d’un futur essai clinique. Une première étape vers le développement d’une solution durable contre l’asthme allergique.

Pour en savoir plus : Lammana E et al. A vaccine targeting human IL-4 and IL-13 protects against asthma in humanized mice. Allergy, février 2023. DOI.