Cancer du poumon : identifier un nouveau facteur de prédisposition
01 mars 2015
Cancer du poumon : de nouvelles données épidémiologiques
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En résumé
Projet mené par Isabelle Stücker
Cette découverte a été réalisée par Isabelle Stücker au sein de l'équipe de recherche en « Epidémiologie Environnementale des cancers » au centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP).
La recherche d'éléments qui favorisent l'apparition des cancers pulmonaires est nécessaire pour mener une politique de prévention efficace de la pathologie.
L'étude I'CARE, conduite par Isabelle Stücker et partiellement financée par la Fondation pour la Recherche Médicale, avait pour but d'identifier de nouveaux facteurs de risques de développer un cancer du poumon.
Les derniers résultats publiés montrent un surcroit de risque chez les femmes grandes fumeuses en comparaison avec les hommes qui ont une consommation équivalente.
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Le projet en détails
Le fléau du cancer pulmonaire
Le cancer est devenu la première cause de mortalité en France. Le cancer du poumon est l'un des plus dévastateurs. On l'estime responsable pour 2012 de plus de 21 000 décès chez l'homme et de 8 600 décès chez la femme. Alors que l'évolution du nombre de cas et de décès a tendance à s'infléchir chez les hommes ces dernières années, il augmente de manière préoccupante chez les femmes. Le tabac est le facteur de risque majeur du cancer du poumon, mais d'autres facteurs ont également été isolés dans le développement de cette pathologie, tels que la pollution atmosphérique ou peut-être même des facteurs génétiques.
Des risques spécifiques suivant le sexe et le corps de métier ?
Outre ces facteurs non modifiables, certains facteurs de risques dits « professionnels », c'est-à-dire liés à certains métiers, ont été identifiés (exposition au radon ou à l'amiante). Pour le moment, les études se sont attachées à explorer les facteurs de risque dans des secteurs d'activité qui emploient en majorité des hommes. Aussi, il était nécessaire de se pencher sur des secteurs plus féminins, suspectés d'être pourvoyeurs de cancers pulmonaires, afin de mettre en place des mesures de prévention adaptées.
L'étude ICARE
C'est l'objectif recherché au cours de l'étude I'CARE (pour Investigation sur les Cancers Respiratoires et l'Environnement), partiellement financée par la Fondation pour la Recherche Médicale il y a plusieurs années.
Ce travail est mené par l'équipe Inserm « Epidémiologie environnementale des cancers » co-dirigée par Pascal Guénel et Isabelle Stücker au CESP à Villejuif. ICARE se compose d'environ 3 000 cas de cancers du poumon et autant de personnes indemnes de cancer. Les participants ont été interrogés à l'aide de questionnaires qui incluaient le détail de leur histoire professionnelle, ainsi que d'autres renseignements sur leur lieu et mode de vie (consommation d'alcool, tabagisme) et leurs antécédents médicaux.
Ainsi, cette vaste étude épidémiologique a permis le recueil de données liées spécifiquement au risque professionnel, mais également de distinguer et comparer les risques encourus par les femmes et les hommes.
Les femmes grandes fumeuses présentent un risque plus élevé que les hommes à consommation similaire
Une étude publiée en mars 2014 visait à répondre à la question suivante: est-ce que les femmes qui ont fumé de manière intensive tout au long de leur vie présentent plus de risque de cancer du poumon que les hommes à niveau de tabagisme similaire ? Les chercheurs ont ainsi montré que les risques de cancers pulmonaires sont comparables entre hommes et femmes pour un tabagisme « normal ». En revanche, les femmes qui fument beaucoup semblent présenter un risque supérieur aux hommes de développer un cancer du poumon, à consommation équivalente. Ce résultat fait l'objet d'un débat, et nécessite d'autres investigations pour être confirmé.
Cette donnée pourrait s'avérer précieuse pour établir des politiques de prévention adaptées dans la lutte contre le cancer du poumon.
Létude ICARE a reçu un financement par la Fondation pour la Recherche Médicale lors de sa mise en place. Elle continue encore aujourdhui à nous apporter des informations précieuses en matière de santé publique.
Sources : Papadopoulos A et al. Heavy smoking and lung cancer: Are women at higher risk? Result of the ICARE study. Br J Cancer 2014 ; 110 : 1385-91.
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