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01 janvier 2014

Leucémie lymphoblastique aiguë T : découverte d’éléments permettant de mieux évaluer le pronostic de la maladie

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En résumé

Projet mené par Dr Amélie Trinquand au sein du Laboratoire central d'hématologie (CNRS-UMR8147) de l'Hôpital Necker-Enfants Malades à Paris.

19 200 €

Financement FRM attribué pour le projet du Dr Amélie Trinquand, qui a été sélectionné en 2009 par le Conseil scientifique de la FRM.

La leucémie lymphoblastique aigüe T est un cancer du sang qui touche la maturation de certains lymphocytes, globules blancs impliqués dans la destruction des pathogènes.

Le Dr Amélie Trinquand, dont la Fondation pour la Recherche Médicale a financé le Master 2 en 2009, travaille sur les facteurs pronostiques de la maladie.

Elle a découvert que la mutation de deux gènes chez les patients atteints de leucémie lymphoblastique aigüe T était de mauvais pronostic et nécessitait une thérapie plus agressive. Elle nous explique ses travaux.

Je donne pour la recherche

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La découverte en détails

La leucémie aigüe lymphoïde T

Les leucémies lymphoïdes T sont des leucémies qui se développent à partir des cellules à l'origine des lymphocytes T, les globules blancs spécialisés dans la destruction des agents infectieux. Ces cellules devenues cancéreuses restent immatures, ne peuvent plus assurer leur rôle et s'accumulent dans le sang et la moelle osseuse localisée au centre de l'os.

Quel est l'objet de votre étude financée par la FRM ?

Durant mon Master 2 au sein du laboratoire central d'hématologie à l'hôpital Necker-Enfants malades de Paris, je me suis intéressée aux modifications de certains gènes qui avaient lieu chez les patients atteints de leucémie lymphoïde T. Je me suis particulièrement penchée sur deux gènes : RAS et PTEN.

Le premier est un oncogène, un gène qui est impliqué dans la vie cellulaire normale mais qui une fois muté favorise le développement d'un cancer. Au contraire, PTEN est un gène dit « suppresseur de tumeur ». Il a un effet inverse, c'est-à-dire qu'il régule la prolifération des cellules. Une mutation génétique l'empêchant de s'exprimer peut engendrer une augmentation de la multiplication cellulaire.

Par des techniques de biologie moléculaire et cellulaire, j'ai réussi à dégager différents profils de patients selon les mutations au niveau de ces gènes.

Votre travail a abouti à des résultats publiés en octobre 2013, pouvez-vous nous l'expliquer ?

Dans le prolongement de mon travail de Master 2, nous avons comparé le devenir de 212 adultes atteints de leucémie lymphoblastique aigüe de type T présentant ou non une mutation dans l'un de ces deux gènes. Cela nous a permis de définir un pronostic de la maladie selon ce critère : nous avons montré qu'une mutation au niveau de RAS ou PTEN serait de mauvais pronostic dans la pathologie.

Ce résultat est intéressant, car, jusqu'à lors, certains patients étaient considérés comme « de bon pronostic » et voyaient leur thérapie diminuer alors qu'ils ne l'étaient en fait pas selon leur profil de mutation. Ces résultats permettent donc d'affiner le pronostic de chaque patient afin de mettre en place une meilleure prise en charge thérapeutique mieux adaptée au profil de leur maladie.

Quelles seront les suites de ce projet ?

Certains membres de l'équipe vont poursuivre des recherches sur cette voie en s'intéressant aux lymphomes lymphoblastiques T, autre cancer impliquant les lymphocytes. Le but final est d'établir une classification fine des patients pour leur apporter un traitement le mieux adapté au regard du diagnostic.

Source : Trinquand A, Tanguy-Schmidt A, Ben Abdelali R et al. Toward a NOTCH1/FBXW7/RAS/PTEN-Based Oncogenetic Risk Classification of Adult T-Cell Acute Lymphoblastic Leukemia: A Group for Research in Adult Acute Lymphoblastic Leukemia Study. J Clin Oncol 2013 ; 34 : 4333-42.

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