Maladies de la rétine : découverte du mode d’action d’un gène indispensable au maintien en vie des photorécepteurs
01 décembre 2017
Maladies de la rétine : des résultats prometteurs pour traiter la choriorétinite séreuse centrale
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En résumé
Cette découverte a été réalisée par Francine Béhar-Cohen et son équipe « Physiopathologie des maladies de la rétine : de l'étude des mécanismes aux développements cliniques » au Centre de Recherche des Cordeliers à Paris.
Somme attribuée à Francine Béhar-Cohen en 2013 qui a contribué à l'obtention de ce résultat.
La choriorétinite séreuse centrale est une maladie de la rétine aux mécanismes moléculaires méconnus et dont l'évolution est variable, pouvant parfois conduire à une perte importante d'acuité visuelle.
Les chercheurs ont découvert qu'un médicament utilisé pour traiter les maladies cardiaques pouvait être efficace dans cette maladie.
Ils ont récemment montré chez un modèle animal l'intérêt dune technique innovante permettant l'administration locale et prolongée de ce médicament directement dans les yeux.
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Le projet en détails
Des données sur la choriorétinite séreuse centrale
Les maladies de la rétine sont très fréquentes en France. Les plus connues sont la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou encore la rétinopathie diabétique. Mais d'autres types de pathologies existent, comme la choriorétinite séreuse centrale, 4e en termes de fréquence. Elle touche particulièrement les jeunes adultes, en très grande majorité les hommes. Cette maladie se manifeste par des décollements localisés de la rétine entraînant une perte de vision plus ou moins importante.
L'évolution de la choriorétinite séreuse centrale est variable : parfois réversible spontanément, la pathologie peut devenir chronique et conduire à la cécité. On ne connaît pas exactement les mécanismes en cause dans la choriorétinite séreuse centrale, sa survenue faisant souvent suite à un stress ou à la prise de médicaments de type corticoïdes. Pour le moment, il n'existe pas de traitement reconnu qui permette de guérir cette maladie. Une équipe, avec le soutien de la FRM, a récemment obtenu des résultats prometteurs en testant une thérapie innovante au sein d'un modèle animal.
La spironolactone : un traitement d'intérêt
Les chercheurs se sont intéressés à des protéines appelées « récepteurs des minéralocorticoïdes ». Ces molécules sont indispensables au bon fonctionnement des cellules de la rétine et de la choroïde. Les recherches ont montré que ces protéinesrécepteurs, lorsqu'elles sont activées par les médicaments de type corticoïdes, participent au développement de la choriorétinite séreuse centrale.
Forts de ce constat, les chercheurs ont testé l'administration par voie sanguine dune molécule, la spironolactone, qui bloque les récepteurs chez des patients : il en résulte une réduction de fluide sous la rétine et un meilleur fonctionnement des vaisseaux de la choroïde se traduisant par une augmentation notable de l'acuité visuelle.
Néanmoins, ces inhibiteurs présentent de nombreux effets secondaires.
Afin de réduire ces effets secondaires et de permettre un effet à long terme du traitement, l'équipe a souhaité mettre au point une technique qui permette d'administrer le traitement de manière plus spécifique à l'œil, sans transiter par le système sanguin de l'organisme.
Une technique innovante de traitement
Les chercheurs ont ainsi jeté leur dévolu sur une technique appelée la microencapsidation. Elle consiste à enfermer les molécules thérapeutiques dans des microcapsules biodégradables : ces capsules peuvent ainsi être adressées avec précision dans la zone à traiter, ce qui limite les effets secondaires associés à la thérapie. Ici, les chercheurs ont évalué la tolérance de microcapsules enfermant de la spironolactone,directement administrées au niveau des yeux, chez un modèle animal de la choriorétinite séreuse centrale. Au terme de l'expérience, il s’avère que la technique est efficace, et ce à partir de très faibles concentrations de la molécule.
L'administration intraoculaire microcapsules qui enferme de la spironolactone pourrait s'avérer une thérapie efficace de la choriorétinite séreuse centrale : reste aujourd'hui à poursuivre les études afin de prouver sa pertinence chez l'homme.
Source : Zhao M et al. Tolerance of high and low amounts of PLGA microspheres loaded with mineralocorticoid receptor antagonist in retinal target site. J Control Release 2017 ; 266 : 187-97.
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