L’obésité en partie liée à des dérégulations cérébrales ?L’obésité en partie liée à des dérégulations cérébrales ?

01 juillet 2016

Obésité : rétablir un signal de satiété efficace

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En résumé

Cette recherche est menée par Clara Roujeau et son équipe d'accueil « Pharmacologie fonctionnelle et Physiopathologie des Récepteurs Membranaires » à l'Institut Cochin à Paris.

31 200€

C'est la somme allouée à Clara Roujeau par la Fondation pour la Recherche Médicale pour sa dernière année de thèse, en 2015.

L'obésité est une maladie qui a de nombreux retentissements sur la santé, et peut affecter la vie des patients.

Les chercheurs s'intéressent à une hormone, la leptine, responsable notamment de la transmission du message de satiété au cerveau.

Des dysfonctionnements dans la transmission de ce signal pourraient être impliqués dans la pathologie, et mieux les caractériser pourrait ouvrir de nouvelles pistes de recherche.

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Le projet en détails

Une absence de prise en charge médicamenteuse dans l'obésité

L'obésité est un problème majeur de santé publique : cette maladie toucherait environ 12,5 % de la population en France. L'obésité a des retentissements profonds sur l'organisme, et affecte grandement la santé en général. Elle contribue ainsi au développement du diabète de type 2 et à l'apparition de maladies cardiovasculaires graves comme l'infarctus du myocarde ou encore les accidents vasculaires cérébraux. Pour le moment, il n'existe pas de traitement médicamenteux efficace sur le long terme pour prendre en charge la maladie. C'est pourquoi les chercheurs souhaitent en comprendre les causes pour découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques exploitables à l'avenir.

La leptine et son récepteur en ligne de mire

Les chercheurs ont jeté leur dévolu sur l'étude d'une molécule : la leptine. La leptine est une hormone qui est fabriquée par le tissu graisseux lui-même. Une fois dans le sang, elle migre vers le cerveau où, en se fixant sur certains neurones, elle régule la sensation de faim, la prise alimentaire mais également la dépense énergétique, entrainant la mobilisation des graisses.

Pour agir, la leptine se fixe sur des protéines spécifiques, des récepteurs, situées à la surface des neurones appelés OBR. De précédentes recherches ont montré que les personnes déficientes en leptine ou en OBR développaient une obésité sévère.

Cependant, la plupart des personnes obèses ne manquent pas de leptine, mais au contraire ont énormément de leptine dans le sang à laquelle les neurones sont insensibles : c'est le phénomène de « résistance à la leptine ».

Clara Roujeau et son équipe d'accueil s'intéressent aux causes de cette résistance en s'appuyant sur deux constats.

Explorer le rôle d'une protéine : lendospanine 1

Tout d'abord, les chercheurs ont découvert qu'une protéine empêchait l'apparition d'OBR à la surface des neurones. Il sagit de l'endospanine 1. Cette protéine s'accroche à OBR à l'intérieur des neurones, et l'empêche de migrer à leur surface. La leptine n'a alors plus de récepteur où exercer son action, et le système qu'elle régule devient inefficace. L'endospasnine 1 serait ainsi impliquée dans l'apparition de l'obésité. En outre, l'équipe a aussi mis en évidence que les récepteurs OBR pouvaient subir des altérations les rendant insensibles à la leptine. Les chercheurs pensent qu'un régime gras pourrait engendrer de telles modifications délétères.

Ce projet pourrait permettre d'approfondir les connaissances sur les récepteurs OBR et leurs régulations. Une véritable avancée qui, à plus long terme, permettrait d'envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques dans l'obésité.

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