Une nouvelle stratégie de propagation du VIH dans l’organisme
03 avril 2017
Découverte d’une protéine marqueur des cellules réservoirs du VIH
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En résumé
Projet mené par Monsef Benkirane
Cette découverte a été réalisée par Monsef Benkirane et son équipe « Virologie Moléculaire » de l'Institut de Génétique Humaine (CNRS, Université de Montpellier) en collaboration avec d'autres équipes françaises.
270 000 € + 400 000 € : ce sont les aides accordées par la Fondation pour la Recherche Médicale à Monsef Benkirane en 2007 et 2016 pour les recherches à l'origine de cette découverte.
Le virus à l'origine du sida (VIH) a la capacité de se cacher dans certains lymphocytes T (cellules du système immunitaire) afin d'échapper aux traitements.
Jusqu'à présent, il n'était pas possible de différencier les cellules hébergeant le virus, appelées « réservoirs » viraux, des cellules saines
Des chercheurs français sont parvenus à isoler une protéine, CD32a, qui pourrait constituer un marqueur pertinent de ces cellules « réservoirs » : un pas vers le développement de traitements ciblés sur ces virus cachés
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En détails
Le sida et sa prise en charge
Le sida, ou Syndrome de l'immunodéficience acquise, est lié à linfection de l'organisme par le virus de l'immunodéficience humaine, le VIH. En France, on estime qu'environ 150 000 personnes sont porteuses de ce virus, et qu'environ 6 000 sont contaminées dans l'hexagone chaque année.
Le VIH s'attaque aux cellules immunitaires de l'organisme, les lymphocytes T, qu'il infecte pour se reproduire, puis détruit. Le patient, dont le stock de cellules immunitaire s'épuise peu à peu, devient alors très sensible aux infections dites « opportunistes », des infections qui profitent de cette faiblesse immunitaire pour se déclarer, par exemple la tuberculose. Il est également plus exposé au développement de certains cancers comme le lymphome, un cancer du système lymphatique.
L'avènement de la trithérapie, thérapie consistant en la prise quotidienne de 3 molécules différentes pour lutter contre la réplication virale, a bouleversé le pronostic de la pathologie. Ces traitements ont permis une grande amélioration de la qualité et de l'espérance de vie des patients, au prix d'effets secondaires parfois très importants.
Néanmoins, le sida reste encore aujourd'hui une maladie incurable qui fait l'objet d'une recherche accrue.
Des virus cachés dans certaines cellules immunitaires
La présence de lymphocytes « réservoirs » du virus représente un véritable défi pour éradiquer le pathogène. Le VIH a en effet la capacité d'entrer en phase de latence dans certaines cellules immunitaires, ce qui le protège des traitements, et ce sur des périodes très longues (plusieurs dizaines d'années). Dès l'arrêt de la thérapie, le virus reprend sa multiplication et sa progression dans l'organisme.
Jusqu'à présent, il n'existait pas de moyen de différencier un lymphocyte T contenant des virus latents d'une cellule immunitaire saine.
Des chercheurs français ont récemment fait une découverte intéressante en mettant en lumière une protéine « marqueur » des cellules immunitaires dans lesquelles les virus sont cachés.
Une protéine signature des réservoirs latents
Les équipes ont tout d'abord analysé la surface de cellules immunitaires en culture infectées par le VIH. Elles y ont découvert une protéine, CD32a, absente des lymphocytes T non touchés. Les chercheurs ont alors émis l'hypothèse que CD32a pouvait constituer un marqueur pertinent pour détecter les cellules immunitaires réservoirs. Afin de le valider, ils ont effectué des prélèvements sanguins chez 12 patients atteints de sida et sous traitement. Les chercheurs ont ensuite extrait les cellules qui présentaient la protéine CD32a en leur surface, et ont observé que la quasi majorité d'entre elles étaient infectées par le VIH.
Isoler les cellules « réservoirs » permet d'étudier les moyens de les cibler et ainsi de débusquer les virus latents : un préalable indispensable au développement d'un traitement capable de guérir définitivement les patients.
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Sources : Communiqué de presse Inserm ; Descours B et al. CD32a is a marker of a CD4 T-cell HIV reservoir harbouring replication-competent proviruses. Nature 543 : 564-7._
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