Addictions : des dégâts (pré)visibles de l’alcoolisme sur le cerveau des adolescents
01 août 2014
Addiction : quel retentissement cérébral de la consommation répétée d'alcool
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En résumé
Cette recherche est menée par Francis Eustache et son équipe du laboratoire de Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine au CHU de Caen.
Le projet de Francis Eustache a été sélectionné par la FRM en 2014.
La consommation chronique d'alcool peut mener à l'installation d'une pathologie irréversible, le syndrome de Korsakoff, qui se traduit par des lésions neurologiques à l'origine d'une amnésie.
Devant l'importance de ce trouble, il est essentiel de pouvoir dépister précocement son apparition afin de mettre en place une prise en charge adaptée.
Francis Eustache et son équipe souhaitent développer une méthode basée sur l'imagerie par résonnance magnétique afin de détecter la pathologie au plus vite.
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Le projet en détails
Le syndrome de Korsakoff
La consommation régulière de grande quantité d'alcool a également des effets néfastes sur le cerveau et la cognition. Ainsi, les patients alcoolo-dépendants présentent des troubles de la mémoire associés à l'altération de certaines régions cérébrales, et ce même après l'arrêt de la prise d'alcool. Certains vont ainsi développer des complications neurologiques graves et irréversibles liées à leur alcoolo-dépendance, notamment un syndrome amnésique appelé syndrome de Korsakoff.
Il n'existe pour le moment aucun traitement pour ce syndrome : il est donc important de détecter les patients alcoolo-dépendants les plus à risque de le développer afin de leur proposer une prise en charge adaptée, et ce bien avant l'apparition de séquelles irréversibles.
Etablir une procédure de dépistage précoce du syndrome de Korsakoff constitue le principal objectif des recherches menées par Francis Eustache et son équipe du laboratoire de Neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine au CHU de Caen.
Dépister les troubles cérébraux par l'imagerie cérébrale
Le thalamus, une structure cérébrale, pourrait jouer un rôle clé dans l'installation du syndrome. En effet, dans de précédentes études, les chercheurs ont montré que les patients alcoolo-dépendants qui présentent une diminution sévère de son volume auraient un risque plus important de développer un syndrome de Korsakoff.
De plus, le thalamus est au cœur de deux circuits cérébraux mis en cause dans la maladie : le circuit de Papez et le circuit fronto-cérébelleux, tous deux impliqués dans les phénomènes de mémorisation.
Mettre au point un protocole de dépistage
Aujourd'hui, Francis Eustache et son équipe souhaitent analyser les effets de la consommation chronique d'alcool sur les différentes régions du thalamus et sur les zones qui constituent ces deux circuits cérébraux. A cette fin, les chercheurs doivent parvenir à mettre au point un protocole d'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) à haute résolution leur permettant d'observer avec précision les variations de volume des différentes zones thalamiques ainsi que les variations de connectivités dans les circuits cérébraux.
Ce projet pourrait déboucher sur une méthode permettant de dépister les patients les plus à risque de développer un syndrome de Korsakoff et de leur proposer une prise en charge adaptée avant l'apparition de séquelles irréversibles.
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