Portrait de chercheur : Juliette Archimbaud

04 janvier 2023

Juliette Archimbaud est doctorante dans l'équipe « Cervelet, navigation et mémoire », sous la direction de Christelle Rochefort, dans le laboratoire Neurosciences Paris Seine, à l'Institut de Biologie Paris Seine. Elle consacre ses travaux de thèse au syndrome de Phelan-Mc Dermid (SPM).

Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation… décryptage d'une vocation.

Juliette Archimbaud

Les anomalies du cervelet dans le syndrome de Phelan-Mc Dermid

Le syndrome de Phelan-Mc Dermid (SPM) est un trouble génétique neurodéveloppemental très rare, dont l'incidence est difficile à estimer par manque de diagnostic. Il se manifeste par un ensemble d'atteintes très variables d'un patient à l'autre, associant notamment un retard mental, des déficits moteurs, un retard sévère d'acquisition du langage et, chez plus de la moitié des patients, des troubles du spectre autistique. La plupart des personnes atteintes présente la perte d'un fragment d'un des deux chromosomes 22, qui affecte en particulier le gène Shank3. Le déficit de ce gène contribue de manière importante au syndrome et semble lié aux symptômes comportementaux en particulier. Le gène Shank3 est normalement fortement exprimé dans plusieurs régions du cerveau. L'impact de son déficit dans la pathologie a été étudié dans plusieurs de ces régions, mais pas dans le cervelet, une partie du cerveau participant au contrôle moteur, mais aussi à certaines fonctions cognitives et comportements sociaux.

Le projet de thèse de Juliette Archimbaud vise donc à comprendre dans quelle mesure l'absence de Shank3 dans le cervelet contribue aux différentes altérations comportementales observées dans le syndrome.

Pour cela, la doctorante va étudier un modèle d'étude établi dans cette optique : une lignée de souris qui présente un déficit de Shank3 uniquement dans le cervelet. Elle se propose ainsi de décrire de manière approfondie les conséquences morphologiques, physiologiques et comportementales de cette anomalie.

Grâce à ces travaux, Juliette Archimbaud éclairera sous un nouvel angle le rôle des dysfonctionnements du cervelet dans l'apparition de troubles moteurs et cognitifs. Son objectif est d'apporter de nouvelles connaissances susceptibles de mener à des pistes thérapeutiques dans le SPM.

Lauréate du Prix de recherche Line Pomaret-Delalande

Lauréate du Prix de recherche Line Pomaret-Delalande Chaque année, et grâce à la générosité de donateurs, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) distingue des chercheurs d'exception reconnus pour leurs travaux innovants et prometteurs. Une occasion unique, pour la FRM, de mettre en lumière des scientifiques d’exception qui, en vouant leur vie à la recherche, ouvrent la voie aux thérapies de demain. Découvrir les lauréats 2022 des Prix de la Fondation pour la Recherche Médicale. Juliette Archimbaud est lauréate du Prix Line Pomaret-Delalande 2021. Ce Prix, d’un montant de 105 600 €, provient d’une donation de Sylvie Pomaret et a été créé en souvenir de sa mère. Il est destiné à soutenir la recherche sur les maladies rares et finance un contrat doctoral de 3 ans.

BIOGRAPHIE

  • Doctorante dans le laboratoire Neurosciences Paris Seine - Institut de Biologie Paris Seine (CNRS UMR 8246/Inserm U1130/ UPMC UMCR18)

Après une licence en droit anglais et français au King's College London, Juliette Archimbaud choisit de se réorienter vers la biologie et elle obtient une licence de Biologie-santé de l'Université Paris-Saclay en 2019. Elle opte pour les neurosciences en Master 1, au cours duquel elle réalise un stage dans le laboratoire Neurosciences de l'Institut de Biologie Paris Seine, dans l'équipe « Développement et plasticité des réseaux neuronaux » sous la direction de Caroline Dubacq. C'est lors de son Master 2 qu'elle rejoint l'équipe de Laure Rondi-Reig et démarre ses travaux sur le rôle du cervelet dans le syndrome de Phelan-Mc Dermid, sous la direction de Christelle Rochefort. Son doctorat, démarré en février 2022, s'inscrit dans la continuité de ce projet. Juliette Archimbaud souhaite poursuivre une carrière universitaire sur les maladies neuropsychiatriques.

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