Tout savoir sur la schizophrénie

Quelques chiffres sur la schizophrénie

La schizophrénie est l'une des maladies psychiatriques les plus fréquentes.

L'Inserm estime quelle atteint environ 600 000 personnes en France, et l'Organisation mondiale de la Santé indique que 23 millions de personnes en seraient atteintes sur le globe.

La schizophrénie est souvent dépistée et prise en charge à l'adolescence. La Haute Autorité de Santé souligne dans un rapport que 90 % des patients traités ont entre 15 et 55 ans.

L'Organisation mondiale de la Santé indique que le risque de mourir prématurément est 2 à 3 fois plus élevé pour les sujets atteints de schizophrénie que dans l'ensemble de la population.

Comment se manifeste la schizophrénie ?

Les symptômes de la schizophrénie diffèrent selon les patients, si bien qu’il serait judicieux de parler « des schizophrénies ».
De manière classique, on distingue plusieurs types de symptômes :

  • Des symptômes dits « positifs » caractérisés par des épisodes délirants, des hallucinations visuelles, auditives voire des autres sens ;
  • Des symptômes dits « négatifs » avec un retrait, un manque d’énergie et d’émotions pouvant être associé à une anxiété ou une dépression ;
  • Une désorganisation de la pensée et des comportements, souvent liée à des troubles cognitifs (troubles de la mémoire, du langage).

La présence de ces symptômes chez un patient peut amener le praticien à conclure à une schizophrénie.

Quelle est l'origine de la schizophrénie ?

Les causes de la schizophrénie seraient multifactorielles, associant une prédisposition génétique à des conditions environnementales favorisantes.

Pour le côté génétique, les chercheurs ont mis en évidence de nombreux gènes dont la mutation faciliterait la survenue de la maladie. Il existe également un risque plus élevé dans certaines familles preuve de l’implication des facteurs génétiques. On a ainsi déterminé que les personnes, dont un membre de la famille (parents, frère ou sœur, oncle ou tante) est schizophrène, ont un risque plus élevé de développer la maladie.

Une deuxième composante a un rôle prépondérant dans la survenue de la schizophrénie. Il s’agit des facteurs environnementaux. Par exemple, des anomalies d’anatomie cérébrales, possiblement liées à des infections contractées lors du développement fœtal, ont été observées chez les patients schizophrènes.
Les études ont également mis en évidence que la consommation de substances psychoactives, en particulier le cannabis, pouvait déclencher la maladie.
Enfin, des facteurs sociaux ont été mis en évidence, dont la vie en milieu urbain.

Il existerait donc beaucoup de facteurs de risques étroitement intriqués qui pourraient favoriser l’émergence de la pathologie.

Comment la schizophrénie est-elle dépistée ?

Les symptômes de la schizophrénie sont multiples et varient selon les patients : cela explique pourquoi son diagnostic peut parfois être long. Ce dernier se fait principalement par un entretien minutieux avec le praticien qui cherchera à évaluer avec précision les symptômes de la maladie.

D'autres examens pourront ensuite être conduits comme un bilan d'imagerie (comme l'imagerie par résonnance magnétique), des tests de type électroencéphalogramme.

Un bilan psychométrique ou cognitif peut aussi être conduit pour confirmer le diagnostic

Quelle est la prise en charge de la schizophrénie ?

Pour le moment, il est impossible de « guérir » la schizophrénie, mais les patients peuvent tout de même avoir une rémission très durable de la pathologie.

Ainsi, des médicaments existent pour réduire l'intensité des symptômes et les contrôler : les « antipsychotiques ». Ces traitements doivent être pris durant une période assez longue après une crise aigüe, sous peine de rechute. De préférence, ils doivent être prescrits le plus rapidement possible. À noter, il existe des formes injectables d'antipsychotiques qui facilitent l'observance des traitements, réduisant du même coup le risque de rechute. Ils peuvent être accompagnés d'antidépresseurs et de régulateurs de l'humeur.

Les patients doivent également suivre une psychothérapie adaptée à leurs troubles. Complémentaire à l'approche médicamenteuse, elle vise à soutenir les malades dans leur quotidien et à mieux gérer leurs symptômes. Des thérapies familiales peuvent être entreprises pour aider les proches à faire face à la maladie.

Quelles sont les voies de recherche actuelles ?

Les études sur la schizophrénie ont tout d’abord pour but d’élucider avec plus de précisions l’origine de la maladie. Il est ainsi très important d’identifier de nouveaux facteurs de prédisposition à la pathologie, qu'ils soient génétiques ou environnementaux, et de mieux comprendre leurs interactions dans le développement de la maladie.

Réaliser un diagnostic plus précoce de la schizophrénie est aussi au cœur de la problématique des chercheurs. L’idée est d’isoler des molécules qui permettraient de dépister la maladie avant ses premiers symptômes, pour une prise en charge plus rapide. Il s’agirait également d’identifier des marqueurs pour suivre avec plus de précision l’évolution de la pathologie.

La recherche s’attelle également à mettre au point des antipsychotiques plus performants et mieux tolérés, les traitements existants étant pourvoyeurs de nombreux effets secondaires. Les améliorer permettrait aux malades de les prendre avec plus de régularité, ce qui empêcherait les rechutes.

Enfin, les équipes s’intéressant aussi aux mécanismes fondamentaux qui régissent le développement de la pathologie, en vue de dégager des cibles thérapeutiques pour mettre au point de nouveaux traitements.

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