Maladie d’Alzheimer : comprendre les liens de cause à effet entre infections virales et émergence de la pathologie


22 août 2023
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Philippe Rondard est directeur de recherche à l'Inserm et responsable de l'équipe « Neurorécepteurs, dynamique et fonctions » à l'Institut de Génomique Fonctionnelle de Montpellier.
Financement accordé à Philippe Rondard en 2023 pour une Equipe FRM.
La schizophrénie et la maladie d'Alzheimer sont deux pathologies cérébrales fréquentes ayant des retentissements importants dans la population.
Les chercheurs souhaitent développer des anticorps miniaturisés, des nanocorps, capables d'atteindre facilement le cerveau, de se fixer à la surface des neurones du cerveau et de moduler leur activité.
Cette immunothérapie pourrait constituer un traitement prometteur de ces pathologies.
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« Nous développons une stratégie thérapeutique basée sur l'immunothérapie, c'est-à-dire sur l'utilisation d'anticorps, pour traiter deux pathologies cérébrales : la maladie d'Alzheimer et la schizophrénie.
Lors de précédentes études, nous avons mis au point des anticorps miniatures appelés « nanocorps » qui sont capables d'atteindre le cerveau et de se lier à certaines protéines situées à la surface des neurones, des récepteurs au glutamate, pour en moduler le fonctionnement. Le glutamate est un des principaux neurotransmetteurs du cerveau, des molécules messagères entre les cellules nerveuses. Ainsi, en se fixant sur ces récepteurs, le glutamate régule l'activité neuronale.
Nous pensons que, grâce à leur activité régulatrice, ces récepteurs constituent une cible de choix pour le traitement des maladies psychiatriques et neurodégénératives. C'est pourquoi nous développons des composés pharmacologiques capables de cibler précisément certains récepteurs au glutamate afin de moduler leur activité neuronale, et ainsi traiter les pathologies cérébrales. Nous avons montré que l'administration de ces nanocorps chez un modèle préclinique de schizophrénie réduit durablement les déficits cognitifs associés à la maladie.
Nous souhaitons aujourd'hui améliorer notre approche dans le cadre de la schizophrénie, mais aussi de la maladie d'Alzheimer. Il s'agira d'explorer par imagerie la manière dont nos nanocorps passent la barrière hématoencéphalique, la barrière physique entre le cerveau et le reste de l'organisme. Nous voulons aussi élaborer des nanocorps plus efficaces pour la prise en charge de la schizophrénie, et en développer de nouveaux pour prendre en charge la maladie d'Alzheimer.
Nous pensons que ce projet ouvrira des pistes thérapeutiques prometteuses pour prendre en charge les pathologies cérébrales comme la maladie d'Alzheimer. »
Par Philippe Rondard
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