01 mars 2015

Une thérapie ciblée prometteuse dans le cancer du poumon

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En résumé

Projet mené par Judith Raimbourg

Cette recherche est menée par Judith Raimbourg au sein du Centre de recherche en cancérologie de Nantes-Angers.

120 000 €

La chercheuse a reçu 120 000 € pour mener à bien ses travaux. Le projet de Judith Raimbourg a été sélectionné par la Fondation pour la Recherche Médicale en 2013.

Les thérapies ciblées dites « anti-EGFR » utilisées dans le cancer du poumon sont aujourd'hui restreintes aux cancers dits « non à petites cellules » et aux patients dont la tumeur est porteuse d'une mutation génétique particulière.

Ce traitement est cependant efficace chez certains patients dont la tumeur ne possède pas cette mutation et qui ont bénéficié d'un premier traitement par chimiothérapie.

Judith Raimbourg souhaite comprendre les mécanismes en jeu afin d'élargir les indications de ce traitement à davantage de malades.

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En détails

Un cancer destructeur

Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France et dans le monde. Malgré des avancées thérapeutiques notables, son pronostic reste sombre. 15 % des patients sont en vie 5 ans après le diagnostic, et 9 % à 10 ans. Il aurait été responsable en 2012 de 29 950 décès en France, et son incidence chez la femme a triplé ces 20 dernières années. Autant de chiffres démontrant son fort impact sur la santé et l'urgence de développer des traitements efficaces.

Une thérapie ciblée restreinte à certains patients

Il existe deux types de cancers pulmonaires : les cancers « à petites cellules » et les « non à petites cellules » (les plus fréquents, qui représentent près de 80 % des cas). De nouvelles thérapies dites « ciblées » ont été développées pour les patients porteurs de tumeurs cancéreuses non à petites cellules présentant des anomalies génétiques spécifiques, plus particulièrement celles qui présentent des mutations pour la protéine EGFR (pour Récepteur au Facteur de Croissance des cellules Epidermiques). Ces mutations rendent cette protéine très active.

Un élargissement possible de ses indications

EGFR est située sur la paroi des cellules tumorales. Cette protéine est essentielle à leur survie et leur croissance. Les traitements ciblés qui la bloquent, les « anti-EGFR », ont pour effet d'entraîner la mort des cellules cancéreuses. Ces médicaments sont très efficaces en cas de présence de mutations d'EGFR.

Certaines études cliniques montrent que ces traitements peuvent également apporter un bénéfice aux patients qui ne présentent pas de mutations au niveau d'EGFR après une chimiothérapie. Il est possible qu'après une première chimiothérapie, les tumeurs de certains patients deviennent sensibles aux anti-EGFR alors qu'elles ne l'étaient pas au départ. La chimiothérapie pourrait sensibiliser la tumeur à un traitement ultérieur par anti-EGFR.

Expliquer le mécanisme en jeu

La chimiothérapie de référence des cancers pulmonaires non à petites cellules métastatiques (c'est-à-dire étendus à des localisations autres que le poumon) est la chimiothérapie à base de sels de platine. À l'aide de techniques de biologie moléculaire, Judith Raimbourg et son équipe d'accueil souhaitent aujourd'hui mettre en évidence les mécanismes à l'origine de la sensibilité tumorale aux anti-EGFR induite par les sels de platine. Leurs travaux seront réalisés sur des cultures cellulaires de tumeurs pulmonaires et sur des tumeurs pulmonaires humaines greffées sur des souris.

Pour optimiser les traitements

Ce travail devrait permettre d'identifier d'éventuels marqueurs de sensibilité au traitement par anti-EGFR et ainsi d'optimiser la stratégie thérapeutique en déterminant le moment optimal de leur introduction après une première chimiothérapie chez les patients ne possédant pas la mutation. Il pourra également déboucher sur l'utilisation de nouvelles associations thérapeutiques pour prendre en charge de manière plus efficace le cancer du poumon, et améliorer le pronostic de cette pathologie meurtrière.

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