Cancers du sein : etudier un acide gras impliqué dans l’agressivité des tumeurs triple négatives
19 septembre 2024
Cancers du sein : etudier un acide gras impliqué dans l’agressivité des tumeurs triple négatives
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En résumé
Marie Rebeaud, en thèse dans l’équipe « Microenvironnement, cancer et adipocytes » à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS) de Toulouse.
Financement accordé en 2023 à Marie Rebeaud pour une fin de thèse.
Les tumeurs mammaires dites « triples négatives » les plus agressives utilisent les acides gras de leur environnement comme source d'énergie.
Cette utilisation d’acides gras comme source d’énergie favorise la survie et la résistance des cellules cancéreuses à la chimiothérapie.
Marie Rebeaud s’intéresse à ce phénomène en vue d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques utiles à la mise au point de traitements innovants contre ce type de cancer du sein.
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Le projet en détails
Le problème posé par les cancers du sein triple négatifs
Le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme, avec plus de 60 000 nouveaux cas et plus de 12 000 décès recensés par an en France.
Alors que des progrès réalisés dans la prise en charge ont permis d’améliorer le pronostic des patientes, certaines formes de cancer du sein restent toujours compliquées à traiter : c’est le cas des cancers du sein triple négatifs, des cancers agressifs qui développent rapidement des métastases. Pour le moment, il n’existe pas de thérapie qui cible spécifiquement les cellules tumorales triple négatives. Cela explique pourquoi les chercheurs souhaitent explorer la manière dont ces cellules évoluent pour mieux les combattre.
Des cellules graisseuses qui aident les cellules tumorales
Marie Rebeaud se penche sur une caractéristique particulière des cellules tumorales issues des cancers du sein triple négatifs les plus agressifs : elles utilisent comme source d’énergie certains lipides, des « acides gras », afin de se développer. L’équipe a formulé l’hypothèse que les cellules tumorales dialoguent avec les cellules en charge de stocker les graisses dans le sein, les « adipocytes », afin de favoriser le relargage d’acides gras dans leur environnement en vue de s’en servir par la suite pour résister aux thérapies.
Durant les premières années de sa thèse, Marie Rebeaud a étudié ce dialogue à l’aide d’adipocytes et de cellules cancéreuses prélevés chez les patientes et cultivés en laboratoire. Elle a ainsi montré que les cellules tumorales utilisaient les acides gras en vue de survivre et de résister aux effets de la chimiothérapie, et plus particulièrement un type d’acide gras, l’oléate. Les chercheurs en ont conclu que les adipocytes, en apportant de l’oléate aux cellules tumorales, augmentent leur capacité à résister aux traitements.
Aujourd’hui, Marie Rebeaud souhaite identifier quelles sont les molécules chargées de transporter l’oléate vers les cellules tumorales, et comprendre comment l’oléate agit pour favoriser leur résistance à la chimiothérapie. Elle utilisera pour cela des approches de biologie cellulaire et moléculaire. Bloquer l’utilisation des acides gras par les cellules tumorales pourrait constituer une approche pertinente dans la lutte contre les cancers du sein triple négatifs.
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