Traitement du cancer : les résultats prometteurs des anticorps bispécifiques
10 janvier 2025
Cancer de l’ovaire : mettre au point des traitements innovants
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En résumé
Ce projet est mené par la Dr Marta Redrado Domingo dans l’équipe « Inorganic chemical biology » à l’Institute of Chemistry for Life and Health Sciences à Chimie ParisTech-PSL, et supervisé par le Pr Gilles Gasser.
Financement accordé en 2023 à Marta Redrado Domingo pour la réalisation d’un postdoctorat.
En 2023, plus de 5 300 cas de cancer de l’ovaire ont été diagnostiqués en France, souvent à un stade avancé en raison de la progression silencieuse de la maladie.
Le traitement de première intention, qui allie chirurgie et chimiothérapie, présente des limites nécessitant des approches thérapeutiques innovantes.
Les chercheurs explorent des complexes d’iridium comme candidats médicaments prometteurs, et développent un système pour minimiser leur toxicité et améliorer la prise en charge des patientes.
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Le projet en détails
Le cancer de l’ovaire en France
En 2023, plus de 5 300 cas de cancer de l’ovaire ont été diagnostiqués, et 3 400 décès répertoriés * en France. Ce cancer est parfois sévère : en effet, sa progression se fait souvent sans symptôme particulier, ce qui explique sa découverte souvent tardive à un stade avancé. Ce dépistage tardif des cancers de l’ovaire pose un véritable problème de prise en charge.
* Chiffres 2021
Une prise en charge avec des limites
Le traitement de première intention pour le cancer de l'ovaire consiste en une chirurgie et une chimiothérapie, mais de nombreuses patientes n’y répondent pas bien et souffrent souvent d'effets secondaires graves. En outre, cette approche présente des limites en raison du manque de spécificité et de puissance des médicaments utilisés. Développer de nouveaux traitements utilisant des approches très innovantes est aujourd’hui une nécessité. Une problématique au cœur du projet mené par Marta Redrado Domingo.
Des candidats prometteurs
Les chercheurs se sont ainsi intéressés à des candidats médicaments prometteurs à base de métaux, les « complexes d’iridium », qui ont démontré des résultats remarquables au cours d’études précliniques. Cependant, ils ne sont pour le moment pas utilisables en cliniques à cause de leur toxicité. Les chercheurs souhaitent ainsi contourner cet obstacle en développant un moyen de réduire la toxicité de ces molécules pour l’organisme.
Un système de livraison ciblée
La solution réside dans un nouveau système d'administration : les complexes d'iridium sont enveloppés dans des polymères biodégradables et formulés en nanoparticules. Cette technologie minimise leur toxicité et augmente leur sélectivité pour les cellules cancéreuses. Après la mise au point des complexes d’iridium, les chercheurs effectueront des tests avec les combinaisons complexes d’iridium-nanoparticules les plus prometteuses.
Ce projet, en permettant de développer et de tester ces nouvelles thérapies, pourrait permettre d’améliorer à l’avenir la prise en charge des patientes atteintes de cancer de l'ovaire.
Témoignage
Délivrer une chimiothérapie directement dans les tumeurs de l’ovaire
« Le cancer de l’ovaire provoque peu de symptômes, il est donc souvent diagnostiqué à un stade tardif et associé à un mauvais pronostic : moins de 43 % de survie à cinq ans. Le traitement de première intention repose sur la chirurgie et la chimiothérapie à base de platine. Mais de nombreuses patientes souffrent d’effets indésirables graves et développent des résistances à ce traitement. Des complexes d’iridium (un métal rare de la famille des platinoïdes, capable d’entraîner la mort des cellules cancéreuse) ont déjà été testés comme thérapie potentielle, mais leur toxicité a limité leur utilisation chez les patientes », explique Marta Redrado-Domingo.
« En collaboration avec le Pr Christophe Thomas de Chimie Paris Tech-PSL, nous développons donc une solution alternative consistant à encapsuler le complexe d’iridium dans des polymères biocompatibles et biodégradables. Ces polymères forment des nanoparticules qui ont la caractéristique de s’accumuler naturellement dans les tumeurs mais pas dans les cellules saines ! Ces structures permettent donc de délivrer plus sélectivement les médicaments dans les cellules cancéreuses tout en minimisant la toxicité pour le reste de l’organisme. Leur efficacité est en cours d’évaluation sur des souris modèles pour le cancer de l’ovaire, par le Dr Didier Decaudin, oncologue à l’Institut Curie », complète Gilles Gasser.
Marta Redrado-Domingo et Gilles Gasser sont chercheurs à l’Institute of Chemistry for Life and Health Sciences (Chimie Paris Tech, CNRS, Université Paris Sciences & Lettres, Paris)
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