Covid long : la persistance du virus dans l'organisme mieux comprise
29 juin 2022
Covid long : quelles sont les implications du système immunitaire et de son métabolisme ?
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En résumé
Ce projet est porté par Mireille Laforge qui dirige l'équipe « Immunométabolisme dans les maladies infectieuses et l'inflammation » dans lunité mixte Inserm-Université Paris Cité, lUMR U1141, à l'Hôpital Robert Debré à Paris.
Financement accordé en 2022 à Mireille Laforge et à Mohamed Joma, doctorant dans son équipe, dans le cadre de l'appel à projets conjoint ANRS-FRM explorant les mécanismes en jeu dans le Covid long.
Le Covid long, par ses symptômes plus ou moins intenses, peut sévèrement impacter la qualité de vie des patients.
Les chercheurs pensent que des défauts de métabolisme de certaines cellules immunitaires pourraient être impliqués dans ce syndrome.
Ils explorent cette hypothèse, ce qui pourrait déboucher sur de nouvelles pistes de prise en charge de la maladie ainsi que sur le développement de nouvelles stratégiques thérapeutiques.
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Le projet en détails
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, 10 à 20 % des personnes infectées par le coronavirus Sars-CoV-2 pourraient par la suite développer un « Covid long ». Ce syndrome représente un vrai problème de santé publique, car ses symptômes peuvent grandement affecter la qualité de vie des patients. Ils comprennent généralement de la fatigue, un essoufflement, des troubles cognitifs, des douleurs thoraciques, des palpitations ou encore des troubles persistants de l'odorat et du goût, et ce sur une longue période. Pour le moment, les mécanismes à l'œuvre dans l'apparition du Covid long sont inconnus. Les chercheurs souhaitent les élucider, ce qui pourrait permettre d'améliorer le diagnostic de la pathologie, mais également de développer des stratégies thérapeutiques adaptées.
Mireille Laforge et son équipe s'intéressent à un aspect particulier qui pourrait être impliqué dans le développement du Covid long : l'immunométabolisme. Ce terme désigne les relations et les processus de régulation qui existent entre le système immunitaire et le métabolisme, le métabolisme étant l'ensemble des réactions qui se produisent dans l'organisme pour maintenir ses fonctions. Les chercheurs pensent que des défauts immunométaboliques de certaines cellules immunes pourraient jouer sur la qualité de la réponse immunitaire pendant une infection par le Sars-CoV-2 ; ces dysfonctions pourraient conduire à une persistance du virus dans l'organisme et/ou à une inflammation chronique, conduisant à l'apparition d'un Covid long.
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs vont analyser le système immunitaire et le métabolisme de patients guéris de la Covid-19 ou atteints d'une forme longue de la maladie. Il s'agira de déterminer si un défaut métabolique au niveau des lymphocytes T, les cellules en charge de la lutte contre les pathogènes, nentraine pas une mauvaise réponse immune ainsi qu'une inflammation ou un vieillissement prématuré des cellules immunitaires. Les chercheurs se pencheront également sur l'impact sur ces processus de divers facteurs propres aux personnes infectées tels que les infections virales préexistantes.
Ce projet permettra d'apporter des bases pour prédire l'évolution de la maladie : les données recueillies permettront de proposer, à partir du « profil immunométabolique » du patient, un traitement personnalisé pour moduler le métabolisme des cellules immunitaires afin quelles puissent combattre efficacement l'infection.
Autres chercheurs impliqués dans le consortium :
- Dominique Salmon-Ceron, Service des Maladies Infectieuses, Hôpital Hôtel Dieu, AP-HP Centre, Université Paris Cité, responsable de la partie clinique du projet
- Carole Elbim, Centre de Recherche Saint-Antoine, Inserm UMR-S 938 « Système immunitaire & neuroinflammation », Hôpital Saint-Antoine, Paris
- Michaela Muller-Trutwin, Unité « HIV, Inflammation et Persistance », Département de virologie, Institut Pasteur Paris
- Victor Appay, Université de Bordeaux - Inserm ERL1303
- Arielle Rosenberg, EA 4474, Equipe « Virologie de l'hépatite C », Institut Cochin, Paris
- Pauline Oustric, Association Après J20
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