Une clé pour réduire les complications liées à l'obésité
01 juillet 2016
Un lien entre flore intestinale et inflammation dans l'obésité et le diabète de type 2
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En résumé
Cette découverte a été réalisée par les équipes d'Agnès Lehuen (« Immunologie du diabète » à l'Institut Cochin à Paris) et de Karine Clément (Institut de Cardiométabolisme et Nutrition, ICAN, Hôpital Pitié Salpêtrière, INSERM/Sorbonne Université, Paris).
Les équipes de Karine Clément et d'Agnès Lehuen ont reçu 300 000 euros chacune, en 2012 et 2014 respectivement.
L'obésité, tout comme le diabète de type 2, sont des maladies associées à une inflammation chronique et des modifications de la flore intestinale.
Des chercheurs viennent d'identifier une population de cellules immunitaires dont le fonctionnement est altéré lors de ces maladies
Elles pourraient faire le lien entre les modifications de la flore intestinale et l'inflammation chronique dans le sang et les tissus
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En détails
Obésité et diabète de type 2 : des maladies aux relations étroites
L'obésité est une pathologie de plus en plus présente dans le monde. C'est une véritable maladie vectrice de nombreuses complications potentiellement sévères, en premier lieu le diabète de type 2. Le diabète se traduit par une présence de sucre en trop grande quantité dans le sang, cette accumulation étant à l'origine de nombreuses affections cardiovasculaires. Ainsi, obésité et diabète de type 2 sont étroitement liés, et leur retentissement sur la santé est non négligeable. Les chercheurs explorent donc les différents mécanismes les reliant.
L'inflammation au cœur de la pathologie
Les deux pathologies sont associées à un phénomène appelé « inflammation chronique ». L'inflammation est généralement une réaction de défense de l'organisme face à une agression extérieure qui s'arrête avec l'arrêt de l'agression.
Dans le cadre des maladies métaboliques, cette inflammation ne se traduit pas de cette façon : elle est de faible intensité mais elle persiste longtemps et s'auto-entretien. Cette inflammation devenue chronique est délétère pour le fonctionnement des organes (tissu graisseux, muscle, foie, mais aussi l'intestin).
Il est donc important de découvrir les mécanismes qui en sont à l'origine. Les chercheurs ont mis en évidence que cette inflammation est reliée à des modifications de la flore intestinale.
Des cellules immunitaires impliquées dans le processus
Des cellules immunitaires particulières, les lymphocytes T MAIT, auraient un rôle central dans le phénomène. On savait déjà que les cellules MAIT étaient activées par certaines bactéries intestinales et participaient à l'inflammation intestinale.
Les chercheurs ont montré que ces mêmes cellules sont dérégulées chez les patients obèses et diabétiques de type 2 : elles migrent dans le tissu graisseux de ces patients où elles produisent des molécules inflammatoires qui perturbent la biologie du tissu.
De plus, ils ont réalisé un autre constat après une chirurgie bariatrique, chirurgie de l'obésité qui vise à restreindre la prise des aliments par la diminution du volume de l'estomac et à limiter leur absorption. Ce traitement réservé aux formes sévères d'obésité, connu pour améliorer le diabète et l'inflammation, permet de rétablir partiellement les cellules MAIT.
Un lien est donc suggéré entre les cellules MAIT et les dysfonctionnements métaboliques (comme le diabète de type 2). Les scientifiques supposent que ces cellules pourraient être activées par une modification de la flore intestinale des patients obèses et diabétiques, et augmenter ainsi l'inflammation. Ils souhaitent aujourd'hui comparer la flore intestinale de personnes saines, obèses diabétiques ou non afin de mettre en valeur ces différences.
Source : Magalhaes I et al. Mucosal-associated invariant T cell alterations in obese and type 2 diabetic patients. Journal of Clinical Investigation, 9 mars 2015.
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