Rectocolite hémorragique : une meilleure caractérisation des lymphocytes B lors de la pathologie
01 février 2017
Caractériser les cellules immunitaires responsables de la rectocolite hémorragique
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En résumé
Cette recherche est menée par Mathieu Uzzan et son laboratoire d'accueil dirigé par Saurrabh Mehandru à l'Institut d'Immunologie de l'Ecole de Médecine du Mont Sinaï à New-York.
Financement accordé à Mathieu Uzzan en 2016 par le conseil scientifique de la FRM pour sa thèse médico-scientifique.
La rectocolite hémorragique est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin qui peut grandement altérer la qualité de vie des patients.
Les chercheurs ont développé une thérapie pour bloquer les globules blancs qu'ils pensent être impliqués dans la maladie.
Ils souhaitent aujourd'hui mieux caractériser les propriétés des cellules visées, afin de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
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Le projet en détails
Qu'est-ce que la rectocolite hémorragique?
La rectocolite hémorragique fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, ou MICI. L'Assurance Maladie estime qu'en France, elle toucherait 1 personne sur 1 000. Cette pathologie se déclare souvent à l'âge adulte, avant 30 ans.
Comme toute MICI, la rectocolite hémorragique se caractérise par une inflammation dans la paroi du tube digestif. Ici, deux régions sont plus particulièrement atteintes : le côlon et le rectum (la dernière partie du tube digestif). Les lésions sont plus superficielles que lors de la maladie de Crohn, une autre maladie inflammatoire intestinale chronique fréquente. La rectocolite hémorragique se traduit par la présence de sang dans les selles, des épisodes de diarrhée, des douleurs abdominales et de la fatigue.
La pathologie est prise en charge dans la majorité des cas par des médicaments anti-inflammatoires et des immuno-modulateurs, dont le but est de limiter l'inflammation.
Toutefois, ces thérapies peuvent parfois s'avérer insuffisantes et/ou générer de nombreux effets secondaires. Les chercheurs souhaitent donc développer de nouveaux moyens de prise en charge de la maladie.
Empêcher l'inflammation délétère
L'inflammation rencontrée lors de la rectocolite hémorragique découle de la migration de certains globules blancs vers l'intestin. Ces derniers, alors activés, deviennent « pro-inflammatoires » : ils produisent dans leur environnement de nombreuses molécules qui favorisent l'inflammation à l'origine des lésions intestinales. Mathieu Uzzan et son équipe d'accueil s'intéressent à une molécule présente à la surface des globules blancs que l'on pense impliquée dans la maladie et appelée l'intégrine a4ß7.
Cette molécule est nécessaire à l'adhésion de ces cellules sur la paroi des petits vaisseaux sanguins de l'intestin.
Elle est donc essentielle à la migration des globules blancs vers l'intestin. Fort de ces observations, un traitement, le Vedolizumab, qui vise à bloquer l'intégrine a4ß7, a été développé pour prendre en charge la rectocolite hémorragique.
Quelles sont les caractéristiques des cellules ciblées ?
Si les chercheurs pensent que le blocage de α4β7 affecte l'adhésion et la migration de ces globules blancs, ils ne connaissent pas son effet sur la fonction de ces cellules. De plus, les différences entre les globules blancs qui présentent α4β7 à leur surface et ceux qui n'en ont pas sont pour le moment méconnus.
Explorer ces deux points est l'objectif visé par Mathieu Uzzan et son équipe d'accueil. Leur étude portera sur une analyse des caractéristiques génétiques et des fonctions des globules blancs qui expriment α4β7, et ce chez des patients atteints de rectocolite hémorragique et chez des volontaires sains. Ils observeront également l'impact du Vedolizumab sur les fonctions de ces cellules.
Grâce à ce projet, les chercheurs espèrent découvrir quels sous-types de globules blancs sont les plus impliqués dans le développement de la pathologie. Cela pourrait permettre de développer de nouveaux traitements ciblés sur ces cellules chez les patients.
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