Rectocolite hémorragique : une meilleure caractérisation des lymphocytes B lors de la pathologie
16 juin 2022
MICI : moduler l’action du microbiote pour réduire l’inflammation intestinale
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En résumé
Ce projet est mené par Philippe Seksik et les membres de l'équipe « Microbes, intestin, inflammation » au Centre de Recherche Saint-Antoine à Paris.
Financement accordé à Philippe Seksik en 2020 pour une « Equipe FRM ».
Les déséquilibres du microbiote intestinal pourraient avoir une action au cours des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, les MICI.
Les chercheurs s'intéressent aux interactions qui existent entre bactéries du microbiote et cellules intestinales.
Ils ont ainsi mis en évidence des molécules qui pourraient jouer un rôle lors des phases inflammatoires des MICI, et souhaitent aujourd'hui explorer leur impact sur le décours des pathologies.
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Le projet en détails
Les MICI et leur impact
Les maladies chroniques inflammatoires de l'intestin, ou MICI, touchent plus de 200 000 personnes en France. Parmi celles-ci, on retrouve principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces pathologies sont caractérisées par une inflammation du système digestif, alternant des phases de « poussées » et de « rémission ». Les symptômes qui en découlent ont un grand impact sur la qualité de vie des patients.
Si des traitements de ces pathologies existent, ils peuvent s'avérer lourds et parfois insuffisants, ce qui explique l'intérêt de la recherche dans le domaine.
Le microbiote intestinal en ligne de mire
Pour le moment, l'origine des MICI est mal connue : l'hypothèse principale reste que, chez certains individus, les MICI pourraient être en partie liées à une réponse anormale des défenses immunitaires vis-à-vis de la flore intestinale, autrement appelée le microbiote intestinal.
Explorer l'impact du microbiote sur ces maladies est au cœur des recherches menées par Philippe Seksik, Harry Sokol et leur équipe depuis plusieurs années : les chercheurs ont ainsi été pionniers dans la description de l'existence d'un déséquilibre au sein des espèces bactériennes du microbiote, chez les personnes atteintes de MICI.
Etudier des molécules de communication entre les bactéries
L'équipe poursuit ses explorations au travers de projets explorant des molécules provenant du microbiote et pouvant jouer un rôle sur l'inflammation intestinale. Elle s'intéresse plus particulièrement à des molécules, les N-acyl homosérine lactones (AHL), dont le rôle est important lors du « quorum sensing », un système de communication entre les bactéries, et qui participe aussi à l'interaction avec les cellules de l'hôte.
Les AHL sont produites lorsqu'il y a une forte densité de bactéries au sein du même espace. Ces molécules sont donc intéressantes dans une pathologie au cours de laquelle un déséquilibre des espèces bactériennes est observé. Dans la nature, ces molécules permettent à ces micro-organismes d'adopter un « comportement » de groupe, comme une véritable « colonie », permettant notamment une régulation de leur multiplication.
Jusque récemment, les chercheurs ne savaient pas si ce type de molécules existait au sein du microbiote intestinal. Au cours de précédents travaux, l'équipe a mis en évidence plusieurs AHL au sein de microbiote intestinal, dont une qui est absente chez les patients atteints de MICI lors des phases de poussée. Cet AHL a démontré des effets protecteurs sur l'intestin par son action anti-inflammatoire.
Vers une piste de prise en charge ?
Le projet des chercheurs vise donc à explorer le rôle de cet AHL d'intérêt, mais également d'autres molécules de la même famille, sur l'inflammation intestinale et le microbiote. Il s'agira d'analyser leurs mécanismes d'action, puis de les utiliser pour essayer de réguler l'inflammation intestinale et les déséquilibres du microbiote dans un modèle animal de la pathologie.
Montrer un impact de ces AHL au cours des MICI constituera une piste innovante pour réduire l'inflammation et restaurer un équilibre dans le microbiote intestinal : une avancée pour une meilleure prise en charge des patients dans le futur.
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Le projet en vidéo
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