27 mars 2024

Santé cardiovasculaire des femmes : une adhésion aux traitements cardiovasculaires associée à l’adhésion à l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein

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En résumé

Cette avancée a été obtenue par Juliette Artignan dans l’équipe « Soins primaires et prévention » dirigée par Nathalie Pelletier-Fleury au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations à l’Hôpital Paul Brousse à Villejuif.

105 600 €

Financement accordé à Juliette Artignan en 2021 dans le cadre d’une thèse de science.

La non-adhésion thérapeutique, qui correspond aux écarts du malade par rapport à la prescription de son traitement, peut mettre à mal l’état de santé, voire la guérison, de certaines patientes.

Une équipe a montré que les patientes adhérant peu à leur traitement cardiovasculaire étaient plus susceptibles d’arrêter une hormonothérapie donnée lors d’un cancer du sein.

Des résultats qui encouragent une approche collaborative des soins entre spécialités médicales, et une meilleure prise en compte des autres maladies chez les patientes atteintes d’un cancer du sein.

Je donne pour la recherche

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La découverte en détails

Le problème de l’adhésion thérapeutique dans la prise en charge

La non-adhésion thérapeutique, c’est-à-dire le fait de ne pas respecter la posologie et la durée de prise des traitements prescrits par le médecin, pose un véritable problème de santé publique. Il s’agit d’une situation très fréquente qui peut entraîner des répercussions néfastes sur l’état de santé des patients concernés et générer des coûts pour la collectivité.

Les raisons qui expliquent le non-suivi d’une prescription sont multiples : les effets secondaires du traitement, la gravité perçue de la pathologie ou encore la confiance accordée au médecin peuvent jouer un rôle. A l’heure actuelle, les études qui s’intéressent à ce sujet regardent le plus souvent comment les patients adhèrent à un seul traitement, alors qu’au moins 30 % de la population française vit avec plusieurs maladies chroniques. Une meilleure compréhension de l’adhésion à des traitements multiples permettrait pourtant aux praticiens d’avoir une connaissance plus adaptée des pratiques fréquentes chez les patients.

Une étude menée par Juliette Artignan s’est intéressée à cet aspect au sein d’un groupe de patientes traitées pour des maladies cardiovasculaires (hypertension et anomalies lipidiques), et prises en charge de manière concomitante par hormonothérapie dans le cadre d’un cancer du sein.

Au terme de leur travail, les chercheurs ont relevé que les patientes adhérant peu à leur traitement cardiovasculaire étaient plus susceptibles d’arrêter leur hormonothérapie avant la fin des 5 années de traitement nécessaires.

Une vigilance de mise vis-à-vis de l’arrêt précoce des traitements

Pour réaliser leurs observations, les chercheurs ont utilisé les données issues du Système National des Données de Santé (SNDS). L’équipe a identifié les femmes de plus de 50 ans débutant une hormonothérapie, et prenant au moins deux médicaments pour le traitement du risque cardiovasculaire. Les femmes ont été classées comme étant parfaitement adhérentes, partiellement adhérentes ou non-adhérentes à leur traitement cardiovasculaire au cours de l'année précédant le début de l'hormonothérapie.

Au terme de 5 ans de suivi, près de la moitié (40,2 %) des femmes n'ayant pas adhéré pleinement à leur traitement pour maladie cardiovasculaire avaient arrêté l’hormonothérapie, contre 33,5 % des femmes ayant adhéré partiellement à leur traitement et 28,8 % des femmes y ayant adhéré pleinement.

Un résultat qui met en évidence l'importance d'une vigilance accrue de la part des professionnels de santé lorsqu'ils constatent qu’une patiente n’adhère pas à un médicament donné. Cette observation peut révéler une adhésion en deçà de la normale à d'autres classes de médicaments, et impliquer un cumul de risques pour la santé des patientes.

Source : Artignan J et al. Are breast cancer patients with suboptimal adherence to cardiovascular treatment more likely to discontinue adjuvant endocrine therapy? Competing risk survival analysis in a nationwide cohort of postmenopausal women. BMC Med 2023 ; 21 : 463.

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