Sclérose en plaques : mieux caractériser les mécanismes immunitaires protecteurs
01 avril 2019
Sclérose en plaques : un biomarqueur pour la réparation de la myéline dans la substance grise
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En résumé
Projet mené par Maxime Guillaume
Ce projet est mené par Maxime Guillaume, interne en neurologie au CHU de Rouen et en Master 2 dans l’équipe « Mécanismes de myélinisation et de démyélinisation dans le SNC » dirigée par Catherine Lubetzki et Bruno Stankoff à lInstitut du Cerveau et de la Moelle épinière à Paris.
Financement accordé en 2018 à Maxime Guillaume pour un Master 2 Recherche
La sclérose en plaques est une maladie dans laquelle le système immunitaire s’attaque à une composante, la myéline, indispensable à la propagation de l’influx nerveux.
Les chercheurs ont récemment montré que la substance grise, zone du cerveau qui contient les corps des neurones, est touchée par la pathologie.
Ils souhaitent aujourd’hui mettre au point un biomarqueur en imagerie pour suivre avec précision l’évolution de ces lésions dans le cerveau.
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Le projet en détails
Une maladie autoimmune fréquente
La sclérose en plaques est une maladie qui affecte le système nerveux central. Elle représente la première cause de handicap non-traumatique chez le jeune adulte. C’est une maladie auto-immune : le système immunitaire détruit la myéline, une membrane qui forme une gaine autour des fibres nerveuses et permet une bonne conduction de l’influx nerveux. Dans la majorité des cas, la maladie progresse par une alternance de « poussées » (phases inflammatoires au cours de laquelle la myéline est dégradée) et de « remyélinisation » (phase de réparation « naturelle » et partielle de la myéline). Cela explique les symptômes observés : fourmillements dans les membres, sensations de décharges électriques, mais surtout troubles de la vision, de l’équilibre et de la marche. Les chercheurs souhaitent donc explorer les mécanismes impliqués dans la pathologie en vue de mieux les contrer.
La substance grise est également concernée
Généralement, les lésions sont observées dans les régions fortement myélinisées du cerveau et de la moelle épinière : la substance blanche, la zone qui contient les fibres nerveuses. Les traitements actuels ciblent cette composante de la maladie, mais sont peu efficaces sur la progression du handicap à long terme. Cela a poussé les chercheurs à faire d’autres investigations.
Récemment, des études ont montré que la substance grise, qui constitue le siège des corps neuronaux, était également touchée. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que, dans la substance grise, le système de réparation « spontanée » de la myéline était insuffisant, et ce à des degrés variables suivant les patients. Cela pourrait expliquer les différences dévolution de la sclérose en plaques observées entre les malades. Il est donc aujourd’hui nécessaire de mettre au point et de valider une technique permettant de quantifier cette remyélinisation de la substance grise, en vue de continuer les explorations dans le domaine.
Une technique dimagerie innovante
L’équipe de Catherine Lubetzki et Bruno Stankoff a développé une méthodologie d’imagerie originale pour quantifier cette réparation. Durant son projet, Maxime Guillaume souhaite appliquer cette technique à un large groupe de patients atteints de sclérose en plaques, dans le contexte d’une étude internationale. L’objectif sera de déterminer des « profils individuels » de remyélinisation de la substance grise et de les corréler avec les différents stades évolutifs de la maladie.
Dans un premier temps, Maxime Guillaume s’attache à montrer que le calcul d’un indice de la réparation myélinique au niveau de la substance grise est faisable. Il recherche aussi les corrélations entre la réparation de la myéline et le handicap des patients, sur le plan à la fois moteur et cognitif, en prenant en compte des marqueurs IRM connus comme prédictifs de handicap, comme la perte de volume cérébral.
A terme, cette étude permettra aux chercheurs de proposer un nouveau biomarqueur de réparation de la myéline au niveau de la substance grise, facilitant les recherches sur la physiopathologie et la remyélinisation : un préalable essentiel à la mise au point et aux tests de nouveaux traitements.
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