VIH : une réponse immunitaire différente entre les hommes et les femmes
01 décembre 2014
Sida : empêcher le virus de se multiplier dans les cellules immunitaires
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En résumé
Projet mené par Florence Margottin-Goguet
Cette recherche est menée par Florence Margottin-Goguet, à la tête de l'équipe « Rétrovirus, Quiescence et Prolifération » au centre de Recherche de l'Institut Cochin à Paris.
Le projet de Florence Margottin-Goguet a été sélectionné par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale en 2014.
La Fondation a accordé à la chercheuse un budget de 299 927 pour le mener à bien. Son équipe a reçu le label « Equipe FRM », gage d'excellence.
Trouver de nouveaux moyens de lutter contre le Sida est une question plus que jamais d'actualité.
Des études ont montré que les cellules immunitaires infectées par des rétrovirus comme le VIH mettent en place des mécanismes naturels pour contenir la multiplication virale.
Florence Margottin-Goguet et son équipe souhaitent tirer profit de ces processus afin de développer des stratégies thérapeutiques innovantes.
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Le projet en détails
Le Sida, un fléau à éradiquer
Avec près de 35 millions de personnes touchées à travers le monde, l'épidémie de Sida est loin d'être maîtrisée. Si la mise au point de la trithérapie a révolutionné la prise en charge des patients en augmentant leur espérance de vie au prix de lourds effets secondaires, il n'existe aujourd'hui pas de traitement de la maladie. Aussi, trouver de nouveaux moyens de soigner cette pathologie reste une des priorités de la recherche. C'est l'objectif visé par Florence Margottin-Goguet et son équipe à l'Institut Cochin à Paris. Pour cela, les chercheurs se penchent sur l'étude des mécanismes impliqués dans la multiplication du virus, et sur les moyens naturellement mis en place par les cellules hôtes pour empêcher son bon déroulement.
La notion de « barrière métabolique »
Le virus responsable du sida, ou VIH (pour virus de l'immunodéficience humaine), est un rétrovirus qui s'attaque à certaines cellules du système immunitaire, les lymphocytes T CD4.
Pour se multiplier, il se sert des molécules et protéines des cellules infectées. Ainsi, le virus injecte au cœur des lymphocytes son matériel génétique. Ce sont ensuite les cellules elles-mêmes qui fabriquent et assemblent les constituants viraux, leur matériel génétique comme leur enveloppe.
Les cellules du système immunitaire ne restent cependant pas passives face à ce détournement de leurs mécanismes de vie par les rétrovirus. Les chercheurs ont montré que pour contrer l'infection, elles ont la capacité de former une véritable «barrière métabolique».
En effet, les virus, pour réaliser la synthèse de leur matériel génétique, ont besoin de désoxyribonucléotides (dNTP), les « briques moléculaires » qui constituent l'ADN.
Lors de l'infection virale, les lymphocytes ont la capacité de restreindre le nombre de d'NTP destinés à la fabrication du matériel génétique des virus. Ce mécanisme permettrait de contenir la multiplication virale et donc de ralentir l'infection.
Utiliser ce processus contre le virus
Florence Margottin-Goguet et son équipe souhaitent étudier ce mécanisme afin de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques qui en tirent parti. A cette fin, les chercheurs s'intéresseront à une protéine, SAMHD1, qui aurait un rôle prépondérant dans cette rétention des dNTP par les cellules infectées. Grâce à des techniques de biologie moléculaire, ils se pencheront sur le mode de fonctionnement de cette protéine et sur la manière dont elle intervient dans la vie de la cellule. Les chercheurs effectueront le même type d'expérience dans le cadre dune infection par un autre rétrovirus, HTVL, qui est lui impliqué dans de développement de cancers du système immunitaire.
Avec ce projet, Florence Margottin-Goguet et son équipe pensent pouvoir faire un premier pas vers la mise au point de thérapies basées sur une activation de cette barrière métabolique cellulaire. Des avancées qui pourraient profiter à la recherche contre le Sida, mais également aux autres maladies qui impliquent les rétrovirus et les cellules du système immunitaire.
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