Tout savoir sur l'ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie osseuse fréquente, touchant particulièrement les femmes après la ménopause. Caractérisée par une diminution de la densité osseuse, elle fragilise les os et augmente les risques de fractures, notamment au niveau des hanches, des vertèbres et des poignets. Souvent silencieuse à ses débuts, l’ostéoporose est détectée par ostéodensitométrie. La prise en charge inclut des mesures hygiéno-diététiques, et des traitements comme les bisphosphonates.

La recherche continue à développer des thérapies innovantes pour renforcer la structure osseuse et prévenir les complications liées à l’ostéoporose.

L’ostéoporose en chiffres

L’ostéoporose atteindrait selon l’Inserm 39 % des femmes de 65 ans et 70 % des femmes de 80 ans et plus. Selon Ameli, près de 4 millions de personnes étaient concernées en France en 2019. Du fait de la fragilité des os induite par la pathologie, 484 000 fractures osseuses seraient d’après l’Inserm imputables à l’ostéoporose chaque année. À noter que, contrairement aux idées reçues, les hommes peuvent aussi être atteints par cette maladie.

Qu’est-ce que l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une maladie osseuse fréquente qui affecte plus volontiers les femmes, surtout après la ménopause. Elle se traduit par une fragilité osseuse qui augmente les risques de fractures. Les hanches, les vertèbres et les poignets sont les trois localisations les plus touchées, mais d’autres os de l’organisme peuvent être concernés.


L’ostéoporose, un déséquilibre du remodelage osseux

L’os est un tissu vivant, en perpétuel renouvellement. Ainsi, il existe dans l’organisme un équilibre entre la création d’un tissu osseux et sa destruction, dans un processus continu appelé « remodelage osseux ». Des cellules spécialisées sont impliquées dans ce phénomène : les ostéoclastes, chargés de dégrader l’os ancien, et les ostéoblastes, dont le rôle est de le reconstruire. Le remodelage osseux est régulé par diverses molécules, parmi lesquelles les hormones sexuelles comme les œstrogènes et la testostérone, les parathyroïdiennes et la vitamine D.

Chez les jeunes, la formation de nouveau tissu osseux est très importante, supérieure à la destruction de l’ancien tissu osseux, ce qui permet la croissance du squelette des enfants et adolescents. Puis, à l’âge adulte, les phénomènes de destruction de l’ancien os, aussi appelé résorption, et de formation d’os neuf s’équilibrent. Enfin, en vieillissant, la balance penche en faveur de la résorption, d’où une perte progressive de densité osseuse. Si cette dernière intervient chez tous les individus, elle se retrouve accélérée chez certains, conduisant à une grande fragilité des os. C’est ce qu’on appelle l’ostéoporose.


Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par l’ostéoporose ?

Le remodelage osseux est particulièrement influencé par les œstrogènes, ce qui explique pourquoi les femmes sont davantage touchées par l’ostéoporose après la ménopause, où la production de ces hormones chute brutalement. Cette baisse hormonale brusque n’a pas lieu chez l’homme, dont la densité osseuse décroît ainsi plus lentement. À noter que la microarchitecture des os n’est pas la même entre homme et femme, ce qui contribue aussi à la différence de prévalence de l’ostéoporose.

Quels sont les facteurs de risque de l’ostéoporose ?

Le vieillissement et le sexe

La densité osseuse diminuant chez tous les individus avec l’âge, le vieillissement constitue le premier facteur de risque de l’ostéoporose. Chez la femme, la ménopause constitue un risque majeur. La chute brutale de la production d’hormones sexuelles, les œstrogènes, favorise en effet la destruction de l’os. Cette ostéoporose est dite « ostéoporose primaire ». Dans une moindre mesure, les hommes peuvent aussi être affectés par des mécanismes similaires au cours du vieillissement, et notamment de l’andropause. Mais la chute d’hormones n’est pas nette comme chez les femmes. Elle se fait beaucoup plus progressivement.


Les facteurs génétiques de l’ostéoporose

Des facteurs génétiques seraient également impliqués dans la survenue de l’ostéoporose, notamment dans le cas d’antécédents familiaux. La génétique joue aussi un rôle majeur dans le pic de masse osseuse, observé autour de 25 ans, et qui fonctionne un peu à la manière d’un capital. Plus il est élevé, moins il y a de risque de développer une ostéoporose. La constitution de la masse osseuse engage néanmoins d’autres paramètres non génétiques, comme la vitamine D, le calcium et l’activité physique.


Les traitements médicamenteux

Les ostéoporoses dites « ostéoporoses secondaires » découlent d’autres maladies ou de traitements. Ainsi, la prise de corticoïdes au long cours, prescrits contre différentes pathologies inflammatoires chroniques (BPCO, maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde, asthme), ou encore les hormonothérapies anticancéreuses peuvent constituer des facteurs de risque. Certains antidépresseurs et antiulcéreux augmenteraient également le risque de développer une ostéoporose. La recherche a par ailleurs montré que le VIH, le virus responsable du sida, pouvait toucher les ostéoclastes et donc favoriser l’apparition d’une ostéoporose.


Les maladies liées aux hormones

Les pathologies endocriniennes prises en charge trop tardivement ont-elles aussi des conséquences négatives sur la qualité de l’os, augmentant le risque d’ostéoporose. C’est le cas de l’hyperthyroïdie, de l’hyperparathyroïdie et de l’hypogonadisme, qui se caractérisent par une sécrétion d’hormones excessive ou au contraire insuffisante au niveau des glandes endocrines.


Le manque de vitamine D ou de calcium

La vitamine D et le calcium sont des nutriments essentiels pour la santé des os. Les carences aggravent la perte osseuse et le risque de développer de l’ostéoporose.


Une mauvaise hygiène de vie

Tabac et alcool ont eux aussi des effets préjudiciables sur la qualité des os, d’autant que ceux qui en abusent ont en général une alimentation et une hygiène de vie de moins bonne qualité. L’inactivité physique et la maigreur sont également citées par l’Assurance maladie comme des facteurs augmentant le risque d’ostéoporose.

Zoom surComment prévenir l’ostéoporose ?

Des mesures simples d’hygiène de vie permettent de diminuer les risques d’ostéoporose. Il est ainsi fortement conseillé de pratiquer une activité physique tout au long de la vie, de prendre des compléments alimentaires de vitamine D et de calcium en cas de carence avérée, de limiter l’alcool, ou encore de ne pas fumer. À l’arrivée de la ménopause, certaines femmes peuvent bénéficier d’un traitement hormonal pour limiter les symptômes liés à la chute d’œstrogènes, mais aussi pour prévenir la baisse rapide de densité osseuse.

Quels sont les symptômes de l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une maladie silencieuse dont les signes sont, d’après la Société française de rhumatologie, des douleurs liées aux fractures, ou encore une perte de taille supérieure à 4 cm, souvent associée à une fracture vertébrale passée inaperçue. Les fractures du poignet sont en général celles qui apparaissent en premier. Les médecins parlent ainsi de « fracture alarme ».

L’évolution négative de l’ostéoporose reste en lien avec les fractures, dont la fréquence se multiplie, entraînant de nouvelles douleurs, une perte de mobilité, une dégradation de la posture comme un dos voûté (cyphose), ou un tassement de la personne. La pathologie a ainsi un réel impact sur la qualité de vie des patients. Certaines fractures peuvent même avoir un retentissement sur l’autonomie. Ameli précise par exemple que 50 % des patients ne retrouvent pas une mobilité complète en cas de fracture du col du fémur après 60 ans.

Comme l’ostéoporose est-elle diagnostiquée ?

L’ostéoporose peut être diagnostiquée de façon préventive du fait de la présence de facteurs de risque chez le patient. Elle peut également être découverte tardivement, après une première fracture de fragilité. Jusqu’à l’arrivée d’une « fracture alerte », l’ostéoporose est relativement asymptomatique, c’est pourquoi il est important de connaître les facteurs de risque pour les évoquer avec le médecin.


L’ostéodensitométrie pour mesurer la densité osseuse

Face à une suspicion de la maladie, à la suite d’une fracture ou en présence de facteurs de risque importants, le praticien a principalement recours à un examen, l’ostéodensitométrie, pour diagnostiquer l’ostéoporose. Cet examen utilise des rayons X afin de mesurer la densité minérale osseuse (DMO) au niveau de plusieurs parties du corps. La valeur obtenue est alors comparée à la moyenne calculée chez de jeunes adultes. On en tire alors un score, le T-score. Entre -1 et -2,5, il y a ostéopénie, une baisse de la densité de l’os qui précède l’ostéoporose, et au-dessous de -2,5, il y a ostéoporose. Chez les patients les plus jeunes ou les femmes non ménopausées, un autre score peut être utilisé, le Z-score, dont le calcul est plus complexe.

Selon l’Assurance maladie, l’ostéodensitométrie est indiquée pour les femmes ménopausées présentant un ou plusieurs facteurs de risque, et chez toute personne ayant suivi un traitement augmentant le risque d’ostéoporose, comme la prise de corticoïdes sur de longue durée. Cet examen est également indiqué en cas de fracture sans traumatisme.


La mesure du risque de fracture ostéoporique

Après l’ostéodensitométrie, le médecin peut prescrire une mesure du risque de fracture ostéoporique, pour guider la décision thérapeutique. Cette mesure se base sur des outils comme le FRAX, qui combine 12 facteurs individuels tels que l’âge, le poids, la densité osseuse, les carences en vitamine D et calcium et les antécédents de fracture, afin de prédire le risque de fracture grave au cours des 10 prochaines années.

Quels sont les traitements de l’ostéoporose ?

L’objectif des traitements de l’ostéoporose, quels qu’ils soient, est de ralentir la perte de densité de l’os et ainsi, d’abaisser le risque de fracture.


Les bénéfices d’une meilleure hygiène de vie

La prise en charge de l’ostéoporose passe tout d’abord par une activité physique régulière, qui a un effet positif sur le devenir de la pathologie et permet de prévenir les risques de chute à l’origine de nombreuses fractures. Des compléments alimentaires en calcium et vitamine D peuvent également être prescrits. Enfin, la modération de la consommation en alcool est recommandée à tous les patients et l’arrêt du tabac est fortement suggéré aux fumeurs.


Les traitements médicamenteux de l’ostéoporose

En parallèle d’une bonne hygiène de vie, le praticien peut avoir recours à différents traitements pour ralentir la destruction osseuse. Les thérapies les plus courantes sont les bisphosphonates, qui freinent les cellules chargées de la résorption osseuse, mais il en existe d’autres, comme le dénosumab, un anticorps monoclonal qui se fixe sur les ostéoclastes pour bloquer leur activité, le tériparatide, qui fonctionne comme la parathormone, une hormone stimulant la formation de l’os, ou le raloxifène, qui est un traitement hormonal. Certains médicaments ont une action locale, protégeant seulement certains os du risque de fracture, comme le fémur ou les vertèbres.

Quels sont les axes de recherche sur l’ostéoporose ?

Éclaircir la génétique de l’ostéoporose

Des recherches sont entreprises pour étudier les facteurs génétiques impliqués dans l’ostéoporose. Elles utilisent notamment des données issues de patients touchés par la maladie lorsqu’ils sont jeunes et victimes de mutations génétiques précises, comme celle du gène codant la protéine LRP5. Comprendre comment la maladie s’installe chez cette population particulière peut apporter des informations cruciales pour le développement de traitements efficaces contre tout type d’ostéoporose. D’autres gènes représentent des pistes d’étude importantes comme PLS3 ou WNT16.


Améliorer le dépistage de l’ostéoporose

De nouveaux moyens d'imagerie, comme l’échographie ou le scanner combiné à l’intelligence artificielle, sont mis au point pour mieux mesurer la densité osseuse et ainsi, dépister la maladie, ou encore pour calculer avec plus de précision le risque de fracture. Dans la même optique, des marqueurs sanguins sont également recherchés en vue d’améliorer le diagnostic de la maladie.


Trouver de nouveaux traitements contre l’ostéoporose

Les chercheurs travaillent aussi sur de nouveaux traitements pour une meilleure prise en charge de l’ostéoporose. Ils explorent notamment les mécanismes moléculaires impliqués dans le remodelage osseux, afin de développer des molécules qui freinent la destruction de l’os ou au contraire, stimulent sa reconstruction. Des travaux récents ont par ailleurs mis en évidence le potentiel thérapeutique d’un traitement ciblant les cellules graisseuses ou adipocytes pour prévenir l’avancée de la maladie.

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