Neurologie : des ultrasons à l'assaut de la maladie de Charcot
13 janvier 2025
Traiter les maladies neurologiques est un défi, car la majorité des médicaments sont incapables d’atteindre le système nerveux central. Et pour cause : il est protégé par les barrières hématoencéphalique et hémato-médullaire, qui constituent une frontière étanche, la première entre le sang et le cerveau, la seconde entre le sang et la moelle épinière.
Depuis une quinzaine d’années, on sait qu’il est possible de rendre la première de ces barrières plus perméable grâce aux ultrasons. En collaboration avec le Pr Alexandre Carpentier, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris), et la start-up CarThera, l’équipe de Séverine Boillée à l’Institut du Cerveau (Paris) vient de démontrer que c’est aussi le cas avec la seconde.
Cette découverte apporte des perspectives thérapeutiques intéressantes contre la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot, qui se caractérise par une dégénérescence des motoneurones situés dans le cerveau et dans la partie antérieure de la moelle épinière. Chez la souris, les ultrasons ont permis d’améliorer la délivrance au plus près des motoneurones d’un facteur protecteur : l’hormone de croissance IGF1. « Cependant, les souris qui ont reçu des ultrasons sans IGF1 ont, elles aussi, vécu plus longtemps que les animaux contrôles, précise Séverine Boillée. Autrement dit, les ultrasons seuls semblent efficaces pour ralentir l’évolution de la maladie, chez les souris. »
Ces études sont donc prometteuses, car les ultrasons à eux seuls pourraient avoir une efficacité et, surtout, permettraient d’amener des médicaments au plus près des motoneurones qui dégénèrent chez les patients atteints de SLA.
Source : The Lancet, 6 mai 2024
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