Les promesses de l’immunité ancestrale
09 décembre 2024
« Je veux être utile à mon pays, le Cameroun, c’est pourquoi je me suis lancé dans la recherche sur le paludisme ». Balotin Fogang est soutenu par la FRM pour réaliser un stage postdoctoral de trois ans à Montpellier dans le Laboratory of Pathogens and Host Immunity (LPHI/Université de Montpellier-CNRS). Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation… décryptage d'une vocation.
Le jeune chercheur se remémore : « Dans mon village, au Cameroun, il n’y avait pas assez de médecins et il fallait faire des kilomètres pour se faire soigner. C’est pourquoi je me suis initialement dirigé vers des études de médecine. » S’il échoue au concours, cette expérience le mène néanmoins vers de nouvelles perspectives : « J’ai en effet réalisé qu’on pouvait aussi œuvrer pour la santé publique en faisant de la recherche biomédicale. » Il effectue alors un cursus de biologie à l’université de Yaoundé I et, dès son master, choisit la thématique du paludisme : « Il s’agit de la maladie parasitaire la plus répandue au monde. Au Cameroun, elle est endémique, et il reste encore beaucoup de choses à découvrir, en particulier pourquoi certaines personnes restent asymptomatiques tandis que d’autres développent une maladie de forme bénigne ou sévère, voire mortelle. Mes travaux de doctorat ont été consacrés à identifier, au coeur des gènes humains de l’immunité, les différences en jeu dans ce phénomène. »
Il expose ses résultats dans plusieurs congrès, en Afrique, en Europe et aux États-Unis. Dans le cadre d’une collaboration scientifique, il se forme à la bioinformatique au LPHI, son laboratoire actuel. « Cette approche m’a fortement intéressé, et avec Antoine Claessens, qui m’accueille aujourd’hui à Montpellier, nous avons bâti mon projet postdoctoral dans la continuité de celle-ci. Je cherche maintenant les variations dans les gènes du parasite qui pourraient être en cause dans les différentes formes du paludisme. »
Balotin Fogang confie qu’il apprécie particulièrement l’atmosphère étudiante et internationale de Montpellier, qui lui permet de rencontrer des personnes de tous horizons. Son ballon d’oxygène ? Le football, qu’il pratique tous les dimanches matin. « En plus d’évacuer la tension de la semaine, commente-t-il, ça me permet de sortir de la science, de rencontrer d’autres façons de voir le monde. » Un monde qu’il voudrait encore parcourir après son expérience montpelliéraine, dans un pays anglo-saxon probablement. Il justifie : « Je veux encore parfaire mes compétences avant de revenir au Cameroun. Mon objectif est de faire de la recherche académique dans mon pays et de contribuer à y développer la bio-informatique. » Une ambition qu’on lui souhaite de réaliser !
Merci à la Fondation Acantha, sous l’égide de la FRM, pour son soutien au projet mené par Balotin Fogang.
Mars-juillet 2022 Formation en bio-informatique au LPHI à Montpellier
Décembre 2022 Docteur en physiologie animale de l’université de Yaoundé (Cameroun)
Mars 2023 Début de son postdoctorat au LPHI
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