Portrait de chercheur : Thomas Mercher
14 octobre 2024
Après cinq années de postdoctorat à San Francisco, Florence Bouhali a reçu le soutien de la FRM pour revenir en France et rejoindre le Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences, à Marseille. « Une aide précieuse de trois ans qui s’inscrit dans la durée et permet de me préparer aux concours pour devenir chercheuse statutaire. » Décryptage d'une vocation.
Mais comment passe-t-on des mathématiques et de la physique aux neurosciences cognitives ? Florence Bouhali invoque le hasard : « Après un parcours en mathématiques en classes préparatoires, je me destinais à l’astrophysique. Et quand j’ai épluché les présentations des écoles, je suis tombée sur la description du département d’études cognitives de l’École normale supérieure (ENS), à Paris. J’ignorais tout de cette approche pluridisciplinaire qui cherche à comprendre scientifiquement l’esprit humain. Ça a été une révélation ! J’avais trouvé ma voie. »
Admise à l’ENS, elle obtient une licence de physique au cours de laquelle, déjà, elle effectue un stage sur la reconnaissance des émotions dans la voix, avant de poursuivre par un master et un doctorat en sciences cognitives auprès du Pr Laurent Cohen, à l’Institut du Cerveau, à Paris. De sujet en sujet, ses travaux amènent la jeune chercheuse en postdoctorat dans le laboratoire de Fumiko Hoeft, éminente spécialiste de la dyslexie à l’Université de Californie à San Francisco. Elle choisit d’étudier la transmission des capacités de lecture langagières et mathématiques des parents aux enfants. Un projet très ambitieux, interrompu à plusieurs reprises par la pandémie de Covid.
Fin 2022, elle opte pour le retour en France, une pile de projets et de collaborations scientifiques sous le bras. Une décision qu’aujourd’hui elle ne regrette pas : « J’avais l’occasion de rester aux États-Unis, mais je suis très famille. Et Marseille, avec ses calanques, est un beau point de chute, même si les grands espaces et les séquoias géants de la côte ouest américaine me manquent. » Un an après son arrivée, la jeune femme cherche parfois encore ses mots en français. « La transition n’a pas été si facile, reconnaît-elle. Surtout au point de vue administratif. Heureusement, le financement octroyé par la FRM me laisse le temps nécessaire pour faire fructifier mon projet actuel sur les origines de la dyslexie. L’objectif est de découvrir des pistes pour détecter très tôt les enfants à risque et d’en comprendre certains mécanismes précoces sous-jacents, afin d’intervenir efficacement. C’est un enjeu sociétal très important pour éviter l’échec scolaire à ces enfants. »
Propos recueillis par Catherine Brun
Admise à l’École nationale supérieure (ENS)
Doctorat en sciences cognitives de l’Université Paris-Descartes
Postdoctorat à l’Université de Californie, à San Francisco
Arrivée au Centre de Recherche en Psychologie et Neurosciences (Université Aix-Marseille/CNRS)
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