Tout savoir sur l'endometriose

Les chiffres de l'endométriose

L'endométriose est une pathologie chronique fréquente.

Selon le ministère de la Solidarité et de la Santé, l'endométriose concernerait environ 10 % des femmes dans le monde, et 1,5 million de personnes en France.

Autre chiffre impressionnant : le retard diagnostique lié à la maladie serait de 7 ans. L'Inserm précise que 40 % des femmes qui présentent des douleurs pelviennes chroniques seraient en réalité atteintes d'endométriose.

Des données qui montrent l'importance de la pathologie dans la population et les problèmes de santé publique qu'ils peuvent poser.

Qu'est-ce que l'endométriose ?

L'endométriose résulte de la migration de tissu de la muqueuse utérine (cellules de la paroi interne de l'utérus, l'endomètre) hors de l'utérus. Ces cellules peuvent ainsi se « greffer » sur d'autres organes génitaux, comme les ovaires ou le vagin, mais également au niveau des organes digestifs, urinaires voire, dans de rares cas, plus à distance (plèvres, poumons).

La présence de ces cellules hors de leur tissu d'origine pose un véritable problème. A l'instar de leur tissu d'origine, ces cellules réagissent aux variations hormonales liées aux cycles menstruels, principalement au taux d'œstrogènes. Pour le moment, la cause de cette migration cellulaire anormale reste méconnue.

Selon le site de l'Assurance maladie, la maladie peut se manifester dès l'adolescence, et régresse dans la majorité des cas lors de la ménopause.

Quels sont les symptômes de l'endométriose ?

Le principal symptôme de l'endométriose est la douleur au niveau du pelvis. Elle est le plus souvent corrélée au cycle menstruel (plus fortes durant les règles) mais se manifeste parfois de manière continue. Certaines femmes peuvent également ressentir des douleurs lors des rapports sexuels, lors de la défécation ou de la miction, majoritairement en période de règles. La maladie peut évoluer : la douleur est souvent plus importante au fur et à mesure du temps. D'autres signes plus discrets peuvent également être liés à l'endométriose, comme la présence de sang dans les urines ou les selles.

L'endométriose est également vectrice d'infertilité, notamment lorsque le tissu de l'endomètre engendre des dysfonctionnements voire un blocage des ovaires.

Enfin, il est à noter que certaines formes d'endométriose ne sont pas symptomatiques et ne sont découvertes que lors d'un bilan d'infertilité.

Comment est fait le diagnostic ?

Les examens réalisés pour rechercher une endométriose sont tout d'abord cliniques, et sont le plus souvent pratiqués par un gynécologue ou un obstétricien. Ensuite, en cas de suspicion de la pathologie, le diagnostic peut être complété par l’imagerie, en premier lieu l'échographie pelvienne.

En deuxième intention, lorsque les médecins pensent que les lésions sont plus profondes ou lorsque le diagnostic est incertain, ils peuvent avoir recours à l'échographie endovaginale ou à l'imagerie par résonnance magnétique.

Quels sont les facteurs de risque de développer une endométriose ?

Plusieurs facteurs de risque avérés ont été mis en évidence dans l'endométriose : un petit poids de naissance, un indice de masse corporelle (IMC) faible dès l'enfance et jusqu'à l’âge adulte, ainsi que des menstruations précoces et des cycles courts (moins de 24 jours).

Il s'ajoute également des facteurs génétiques : leur part dans la survenue d'une endométriose a été évaluée à 50 %, sans qu'aucun « gène de l'endométriose » naît été identifié. Il s'agirait plutôt d'une combinaison de plusieurs facteurs génétiques. La caractérisation de ces facteurs génétiques pourrait permettre de diagnostiquer précocement la maladie et donc d'accélérer sa prise en charge.

Quels sont les traitements de l'endométriose ?

Actuellement, la prise en charge de l'endométriose repose sur trois techniques, utilisées en fonction des symptômes mais aussi des désirs de grossesse de chaque patiente.

Tout d'abord les traitements hormonaux, qui visent principalement à réduire l'impact des cycles menstruels sur les symptômes de la maladie. Plusieurs types de contraceptifs peuvent ainsi être prescrits : oestroprogestatifs, microprogestatifs oraux. D'autres médicaments peuvent être utilisés en compléments, comme des antalgiques pour limiter les douleurs (anti-inflammatoires non stéroïdiens).

En cas de douleurs trop importantes et d'inefficacité des traitements hormonaux, la chirurgie peut être envisagée. Le geste varie selon la région dans laquelle les lésions sont situées. Il consiste à retirer les zones dans lesquelles se sont logées les cellules de l'endomètre.

Enfin, en cas de désir de grossesse et face à une infertilité, une assistance médicale à la procréation peut être proposée. Cette prise en charge passe notamment par la stimulation ovarienne (lors d'une endométriose légère à modérée) ou par la fécondation in vitro (lors d'une endométriose plus importante).

Où en est la recherche sur la maladie ?

La recherche sur l'endométriose est très active. Les études portent notamment sur les causes de la maladie, son évolution et les facteurs qui l'influencent.

Des recherches portent sur les facteurs de risque génétiques de développer une endométriose. Découvrir et identifier une combinaison de plusieurs facteurs génétiques et épigénétiques pourrait permettre de diagnostiquer précocement la maladie et donc d'accélérer sa prise en charge. Identifier des gènes impliqués dans la maladie peut également déboucher sur la mise en évidence de cibles thérapeutiques potentielles.

Des avancées sont également attendues du point de vue de la réalisation du diagnostic de la maladie, notamment du point de vue de l'imagerie afin d'éviter des biopsies trop invasives.

Du côté des causes, les chercheurs pensent qu'un dysfonctionnement immunitaire joue un rôle dans la maladie : il expliquerait la non-élimination des cellules de l'endomètre en dehors de l'utérus et l'inflammation chronique. Explorer ces causes pourrait apporter des pistes prometteuses pour mettre au point des traitements innovants.

L'amélioration des techniques chirurgicales est également un sujet d'étude exploré par les chercheurs.

Enfin, l'endométriose pourrait avoir également des répercussions sur la grossesse (augmentation du risque de fausses couches, de retard de croissance du fœtus) : la recherche se penche donc sur ces retombées néfastes éventuelles en vue d'améliorer la prise en charge des patientes.

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