Le cancer du sein touche chaque année en France plus de 60 000 femmes, représentant 33 % des cas de cancers féminins. Malheureusement, malgré de très nombreuses avancés de la recherche, ce cancer a été responsable de 12 600 décès en 2021 dans l’hexagone.

Les chercheurs souhaitent donc développer de nouveaux moyens de prendre en charge ces pathologies, notamment pour les formes qui résistent aux traitements actuels. A cette fin, ils se penchent sur les phénomènes qui interviennent lors du processus tumoral en vue d’identifier de nouvelles pistes de thérapies.

Camila Veludo Ramos s’intéresse aux « cellules souches mammaires », les cellules immatures qui ont la capacité de générer toutes les cellules adultes du sein. Le développement et le renouvellement de la glande mammaire nécessitent que ces cellules souches se différencient en types de cellules adultes capables de remplir des fonctions spécifiques.

Au cours de ce processus, ces cellules doivent également migrer et proliférer, contribuant ainsi à la forme finale du tissu : on appelle ce phénomène la morphogenèse. L'interaction entre ces deux événements - la différenciation des cellules et leur comportement - est mal comprise, mais tous deux sont couramment dérégulés dans le cancer du sein.

La chercheuse souhaite se pencher sur les signaux perçus par les cellules souches au cours du développement du sein, ainsi que leurs répercussions, notamment sur la forme du tissu. L’équipe utilisera pour cela de multiples méthodes, allant de l’étude par imagerie de la glande mammaire en formation, à des expériences de biologie moléculaire consistant à bloquer pharmacologiquement la migration des cellules dans des modèles de la pathologie.

Ce projet pourrait apporter des données intéressantes sur les phénomènes en cause dans le développement du cancer du sein, un préalable essentiel à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques.