30 mai 2014

Cancer du sein : le système immunitaire à l'assaut des cellules tumorales

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En résumé

Cette recherche est menée par Ruzena Stranska au sein de l'équipe « Virus et Cancer » de lInstitut Paoli-Calmettes (Inserm-UMR1068) à Marseille.

110 400 €

Financement accordé sur 2 ans pour son projet, qui a été sélectionné par le Conseil Scientifique de la FRM en 2012.

Dans le cancer du sein, les cellules tumorales ont la capacité d'atténuer la réponse immunitaire, rendant l'organisme tolérant à leur développement et à leur propagation.

Ruzena Stranska s'intéresse aux mécanismes en jeu dans ce blocage, ainsi qu'aux manières de rétablir les fonctions initiales du système immunitaire.

Ses recherches pourraient déboucher sur de nouvelles cibles thérapeutiques dans la pathologie.

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Le projet en détails

Une réaction immunitaire contre les cellules cancéreuses

Le système immunitaire permet à l'organisme de se protéger contre les corps étrangers, tels que les virus ou les bactéries. Mais ce n'est pas son seul rôle. En effet, le système immunitaire confère également une défense partielle contre les cellules tumorales. Les cellules dendritiques plasmacytoïdes, ou pDC, jouent un rôle essentiel dans cette immunité.

L'interféron : le régulateur du système immunitaire anti-tumoral

Simon Launay souhaite poursuivre la caractérisation du rôle de ZNF703 dans les tumeurs luminales B afin de comprendre son implication dans la biologie des cellules souches cancéreuses et dans la résistance à l'hormonothérapie.

Tout d'abord, le chercheur et son équipe veulent confirmer qu'une suractivation de ce gène induit bien une augmentation du nombre de cellules souches cancéreuses dans les tumeurs mammaires chez un modèle animal. La deuxième partie du projet consiste à explorer les répercussions de l'activation de ZNF703 au cœur de ces cellules, à l'aide de techniques de biologie moléculaire.

Comprendre quelles molécules sont mises en jeu dans le processus permettrait d'expliquer l'acquisition dune résistance à l'hormonothérapie par la tumeur, et donc de pouvoir la contourner.

Un mécanisme détourné par les cellules cancéreuses

Les chercheurs ont mis en évidence la capacité de certains pathogènes à détourner ce système. En se fixant rapidement sur ces récepteurs, ils bloquent la production d'interféron : cela empêche l'activation du système immunitaire et facilite l'infection.

« Nous avons ainsi pu démontrer que certains virus, comme celui de l'hépatite C, s'attachent sur les récepteurs régulateurs et neutralisent prématurément la production d'interféron par les pDC » explique Ruzena Stranska. Les virus détournent donc le mécanisme, ce qui leur permet de limiter la réaction immunitaire développée contre eux, et ainsi d'infecter plus facilement le corps.

« De façon similaire aux virus, les cellules cancéreuses peuvent dévier la fonction des pDC  » poursuit la chercheuse. Dans le cancer du sein, des études ont mis en évidence une molécule à la surface des cellules tumorales, appelée BST2, qui a la capacité de neutraliser les pDC, et d'induire une diminution de l'immunité favorisant la prolifération tumorale.

« Nous proposons d'explorer les moyens de restaurer le rôle anti-cancéreux des pDC » explique Ruzena Stranska. La scientifique souhaite ainsi bloquer BST2 à la surface des cellules cancéreuses pour rétablir la production d'interféron par les pDC.

Etudier le signal intracellulaire pour mieux l'inhiber

À cette fin, la chercheuse et son équipe vont tout d'abord étudier, au sein de pDC provenant de donneurs non malades, les molécules en jeu dans le blocage exercé par BST2. Cette partie du projet utilisera des techniques de biologie moléculaire.

Dans un second temps, les scientifiques étudieront l'action de BST2 exprimée au niveau de cellules tumorales sur des pDC de patientes atteintes de cancer du sein ou de l'ovaire. Ils tenteront ensuite d'inhiber la protéine pour rétablir le mécanisme immunitaire initial.

« Nous espérons que nos résultats amélioreront la compréhension des mécanismes de la suppression de l'immunité par les cellules tumorales, et aideront à l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques » conclut la chercheuse.

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