27 septembre 2012

Gène BRCA2 : du nouveau dans les cancers héréditaires

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En résumé

Projet mené par Aura Carreira, responsable de l'équipe « Recombinaison homologue et Cancer » dans l'Unité « Stress génotoxiques et Cancer » (CNRS UMR 3348) à l'Institut Curie à Paris.

199 400 €

Financement FRM accordé à Aura Carreira pour son projet en 2011, sur 2 ans, pour l'aider à monter son équipe, ce qui a grandement contribué à l'obtention de ces résultats.

Certains gènes, sils sont altérés, prédisposent au développement d'un cancer du sein.

Aura Carreira et son équipe se sont intéressées à l'un d'eux appelé BRCA2.

Ces chercheurs ont pour objectif de mieux comprendre son mode d'action ainsi que les conséquences de son altération sur le risque de développer un cancer, ce qui pourrait permettre de développer des traitements ciblés.

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La découverte en détails

BRCA2 : un gène de prédisposition au cancer du sein

Environ 50 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués en France, chaque année, et 5 à 10 % d'entre eux sont liés à une prédisposition génétique. Plus précisément, certaines femmes possèdent dans leur génome (l'ADN de chaque cellule) une altération dans un gène essentiel pour le fonctionnement des cellules, et qui augmente le risque de développer ce type de cancer.

Aura Carreira et son équipe, se sont intéressées au gène BRCA2, un des gènes de prédisposition au cancer du sein, mais aussi au cancer de l'ovaire. La protéine produite par le gène BRCA2 est impliquée dans la réparation de l'ADN des cellules, qui a été altéré suite à diverses agressions externes comme le soleil ou les radiations, ou internes, comme les erreurs lors de la division cellulaire. Ces protéines de réparation permettent ainsi d'éviter la formation d'une tumeur. On comprend donc pourquoi le risque de cancer est augmenté lorsqu'une de ces protéines de réparation est altérée.

Des mécanismes impliquant BRCA2 mieux compris

Aura Carreira et son équipe cherchent à comprendre pourquoi une mutation dans le gène BRCA2 prédispose spécifiquement au cancer du sein et de l'ovaire.

Tout d'abord, grâce à des techniques de biologie moléculaire, cellulaire et de biochimique, les chercheurs sont parvenus à isoler des protéines interagissant avec la protéine produite par le gène BRCA2, au sein de cellules normales et de cellules dans lesquelles des lésions de l'ADN sont induites.

Ces résultats sont très importants pour comprendre le fonctionnement du système de réparation régi par la protéine BRCA2 et les dysfonctions éventuelles liées à ses formes altérées.

Des critères pronostiques liés à BRCA2 affinés

Son équipe s'est également intéressée à la pertinence clinique de certaines altérations du gène BRCA2. En effet, grâce aux tests génétiques, de nombreuses mutations du gène BRCA2 ont été identifiées au sein de familles dites « à haut risque de cancer du sein et/ou de l'ovaire » (avec plusieurs cas de cancers du sein ou de l'ovaire dans la famille).

Cependant, les médecins ne connaissent pas les conséquences cliniques de près de la moitié de ces mutations, ce qui empêche de bien évaluer le risque de survenue d'un cancer chez les femmes qui les possèdent. C'est pourquoi les chercheurs ont mis en place un système qui permet d'observer l'évolution de cellules mammaires humaines en fonction de chaque variant de BRCA2, et ainsi de déterminer les effets de chaque mutation. Cette technique permettra de mieux identifier les versions de BRCA2 qui prédisposent au cancer du sein et/ou de l'ovaire pour une meilleure prise en charge des patientes.

Utiliser ces connaissances sur BRCA2 pour mettre au point des traitements ciblés

Aujourd'hui, les chercheurs souhaitent exploiter leurs connaissances pour mettre au point une thérapie ciblée de la maladie. Lorsque les cellules accumulent un trop grand nombre de dommages de l'ADN, elles meurent. Les traitements anti-cancéreux tels que la radiothérapie et la chimiothérapie exploitent ce phénomène en induisant, parmi d'autres lésions, des dommages sévères à l'ADN appelés « cassures de l'ADN ».

Ces cassures de l'ADN sont essentiellement réparées via un processus dans lequel la protéine BRCA2 intervient. L'équipe essaie aujourd'hui de mettre au point un outil thérapeutique capable d'empêcher ce processus de manière ciblée dans les cellules tumorales. Bloquer ce mécanisme dans les tumeurs les rendra plus sensibles à la radiothérapie et à la chimiothérapie, car les lésions que ces traitements induisent dans l'ADN des cellules tumorales ne seraient plus réparées par le système régit par BRCA2. De cette façon, les thérapies seront plus efficaces, tout en réduisant de surcroît les effets secondaires et l'apparition de nouvelles tumeurs liées à la thérapie.

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