27 octobre 2021

Diabète de type 1 : une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans les altérations de la paroi intestinale

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En résumé

Cette avancée a été obtenue par Agnès Lehuen et son équipe « Immunologie du diabète » à l'Institut de Recherche biomédicale de l'hôpital Cochin à Paris.

607 500 €

Financements accordés à l'équipe d'Agnès Lehuen en 2014 et 2019 et qui ont contribué à l'obtention de ce résultat.

Outre ces effets sur la glycémie, le diabète de type 1 a également un retentissement au niveau de la muqueuse intestinale et de son microbiote.

Les chercheurs ont montré que ces atteintes intestinales étaient liées à des mécanismes inflammatoires.

Lutter contre cette inflammation pourrait non seulement permettre de les réduire, mais aussi de freiner le développement de la pathologie.

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La découverte en détails

Une maladie auto-immune fréquente

Le diabète de type 1 est une maladie dont le nombre de cas progresse dans la population. C'est une maladie dite « auto-immune », au cours de laquelle certaines cellules du système immunitaire s'attaquent aux cellules bêta pancréatiques. Ces cellules du pancréas sont chargées de la production d'une hormone, l'insuline, dont le rôle est de réguler le taux de glucose sanguin. Ainsi, l'insuline devenant insuffisante lors du diabète de type 1, la quantité de glucose sanguin augmente de manière chronique, ce qui a un retentissement important sur la santé.

Mal prise en charge, la maladie peut générer diverses complications comme des troubles de la vue ou encore des atteintes rénales et cardiovasculaires. Pour le moment, le principal traitement de la pathologie réside dans l'injection d'insuline en vue de maintenir un taux de glucose normal dans le sang. Les chercheurs étudient les mécanismes impliqués dans la pathologie afin d'identifier de nouvelles pistes de suivi ou thérapeutiques.

Un retentissement au niveau des intestins

Agnès Lehuen et son équipe ont exploré un aspect particulier de la pathologie : ses retentissements au niveau du système digestif.

Les patients atteints de diabète de type 1 présentent en effet plusieurs altérations. Tout d'abord, des perturbations de leur microbiote intestinal, les micro-organismes qui colonisent les intestins et vivent en symbiose avec l'organisme. Ensuite, on peut également observer une altération de la « perméabilité intestinale », c'est-à-dire des dysfonctionnements de l'intestin dans son rôle de barrière et de modulation de l'absorption des nutriments.

Jusqu'à présent, les mécanismes reliant diabète de type 1 et atteintes intestinales étaient méconnus. Les chercheurs sont parvenus à des avancées intéressantes sur le sujet.

Des dysfonctionnements immunitaires associés à des altérations du microbiote intestinal

L'équipe s'est penchée sur ces aspects au sein d'animaux modèles de la pathologie. Les chercheurs ont découvert que le taux de certaines molécules produites par le système immunitaire et impliquées dans le renforcement de la barrière intestinale était inférieur à la normale dans l'intestin. En parallèle ils se sont intéressés à la composition du microbiote intestinal de ces animaux, et ont observé une diminution d'une espèce bactérienne, les bactéries filamenteuses segmentées, au cours du développement de la maladie. Ces deux évènements sont liés : ces bactéries sont en effet connues pour favoriser la production de molécules bénéfiques pour la barrière intestinale par les cellules immunitaires.

Des anti-inflammatoires efficaces au sein de modèles

Par des expériences complémentaires, les chercheurs ont établi que ces phénomènes étaient directement associés aux réactions immunitaires anormales impliquées dans le diabète de type 1.

Forts de ces observations, ils ont testé au sein de leurs modèles l'administration d'anti-inflammatoires en vue de les réduire. Il en résultait une restauration d'une bonne perméabilité intestinale, et, autre aspect intéressant, une réduction du développement de la maladie.

Les auteurs concluent qu'« un traitement par des anti-inflammatoires pourrait s'avérer pertinent pour réduire les altérations intestinales associées au diabète de type 1 ». Ils ajoutent que les bactéries filamenteuses segmentées pourraient constituer un biomarqueur potentiel de la progression du diabète de type 1 chez les personnes à risque.

Sources : Site Internet du CNRS  ; Rouland M et al. Gut mucosa alterations and loss of segmentedfilamentous bacteria in type 1 diabetes are associated with inflammation ratherthan hyperglycaemia. Gut 2021 ; 0 : 1-13.doi:10.1136/gutjnl-2020-323664.

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