01 octobre 2017

Métastases osseuses : premières preuves de l’implication d’une protéine dans les extensions du cancer de la prostate

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En résumé

Cette découverte a été réalisée dans le cadre d'une collaboration internationale comprenant l'équipe du LYOS « Os, cancers et métastases » dirigée par Philippe Clézardin et dans laquelle Anaïs Fradet a réalisé sa thèse sous la direction d'un chercheur, Edith Bonnelye.

31 200 €

Financement attribué en 2011 par la FRM au laboratoire de Philippe Clézardin pour les travaux d'Anaïs Fradet sur ce sujet.

Les métastases osseuses constituent une complication sévère et incurable du cancer de la prostate.

Des chercheurs ont mis en évidence l'importance d'une protéine, le récepteur nucléaire orphelin ERRα, dans la progression de ces métastases.

Le bloquer pourrait constituer une stratégie thérapeutique prometteuse à l'avenir.

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La découverte en détails

Généralités sur les métastases osseuses

Les métastases osseuses désignent des cellules tumorales qui ont migré hors de leur lieu d'origine via la circulation sanguine ou lymphatique pour aller se fixer sur les os. Elles représentent la grande majorité des tumeurs osseuses retrouvées chez l'adulte. Leur lieu de prédilection se situent sur les os du bassin, de la colonne vertébrale ou encore du fémur. Certains cancers ont plus tendance à former des métastases osseuses que les autres : c'est le cas pour les cancers du sein, du poumon, du rein, de la thyroïde ou encore de la prostate.

Les métastases osseuses représentent un important facteur de gravité des cancers de la prostate. En effet, les cancers de la prostate qui présentent des extensions aux os sont considérés aujourd'hui comme incurables. En collaboration avec des chercheurs italiens, belges et canadiens, l'équipe française a récemment montré l'importance d'un récepteur nucléaire orphelin dans la progression des métastases osseuses dérivées du cancer de la prostate.

Davantage de métastases en cas de résistance à l'hormonothérapie

Les chercheurs sont partis d'un constat : les métastases osseuses surviennent plus particulièrement chez les patients atteints d'un cancer de la prostate résistant à l'hormonothérapie. Pour rappel, l'hormonothérapie est un traitement qui ralentit la croissance et la propagation des cellules cancéreuses soit en bloquant des récepteurs aux hormones situés dans le noyau des cellules, soit en modifiant le taux d'hormones qui circulent dans l'organisme.

Les équipes se sont interrogées sur les récepteurs aux hormones qui interviendraient dans la capacité des cancers prostatiques à former des métastases. Ils se sont plus particulièrement intéressés à l'un d'entre eux, le récepteur nucléaire orphelin ERRa. En effet, des travaux ont précédemment montré qu'une forte quantité d'ERRa dans les cellules tumorales semblait liée à un mauvais pronostic dans la maladie.

Implication d'ERRα dans le processus métastasique

Les chercheurs ont augmenté par génie génétique la production d'ERRα dans les cellules tumorales prostatique au cours d'expériences réalisées in vitro et in vivo. Au terme de leur étude chez l'animal, ils ont ainsi constaté qu'ERRα stimulait la formation et progression des métastases osseuses à partir des cellules tumorales prostatique. La protéine agit en perturbant notamment le remodelage normal du tissu osseux et en facilitant l'extension de la tumeur.

Ces résultats confirment la valeur de facteur de mauvais pronostic d'ERRα dans les cancers de la prostate. De plus, ils révèlent, pour la première fois, son implication dans le développement des métastases osseuses de ce cancer, sûrement lors de ses étapes précoces. Inhiber ce récepteur nucléaire orphelin pourrait donc constituer une nouvelle voie thérapeutique intéressante dans la prise en charge des cancers avancés de la prostate.

Source : Fradet A et al. Estrogen related receptor alpha in castration-resistant prostate cancer cells promotes tumor progression in bone. Oncotarget 2016.

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