La capacité d’une bactérie du microbiote intestinal à stimuler la croissance élucidée
01 avril 2017
Microbiote intestinal : un effet de certains traitements immunosuppresseurs
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En résumé
Cette découverte a été effectuée par Jérôme Tourret dans le laboratoire dirigé par Brett Finlay au sein des Michael Smith Laboratories à l'Université de Colombie Britannique à Vancouver au Canada.
C'est la somme accordée à Jérôme Tourret en 2010 pour un stage post-doctoral à l'étranger et qui a contribué à l'obtention de ce résultat.
La prolifération des micro-organismes qui résident dans le tube digestif est étroitement régulée par le système immunitaire.
Les chercheurs se sont penchés sur les effets des traitements prescrits en prévention du rejet de greffe d'organe sur la composition du microbiote intestinal.
Ladministration de certains d'entre eux entraîne des déséquilibres de la flore intestinale chez le rongeur : cette action pourrait avoir un impact sur la survenue de complications post-transplantation.
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En détails
Le microbiote au carrefour de nombreux phénomènes physiologiques
Le microbiote intestinal, l'ensemble des micro-organismes présents dans le tube digestif, fait l'objet de recherches intenses ces dernières années. Principalement composé de bactéries, le microbiote semble en effet jouer un rôle prépondérant dans le bon fonctionnement de l'organisme. Outre une action dans la dégradation de substances complexes ingérées par les individus, la flore intestinale intervient également dans la régulation de l'immunité au sein d'un dialogue étroit. D'un côté, le système immunitaire régule la prolifération des bactéries du microbiote ce qui limite le développement d'agents potentiellement pathogènes. De l'autre, le microbiote module la réaction immunitaire de l'hôte par de nombreux mécanismes. On peut donc penser qu'un dérèglement du système immunitaire pourrait influencer la composition du microbiote intestinal, avec d'éventuelles conséquences pathologiques. Avec l'aide de la FRM, des chercheurs se sont récemment penchés sur ce point dans un cas particulier : celui de la transplantation d'organe.
Des traitements contre le rejet de greffe
L'organisme d'une personne ayant reçu une greffe réagit en développant une réaction immunitaire dirigée contre l'organe nouvellement transplanté (phénomène de rejet).
Pour éviter le rejet de la greffe, les patients reçoivent des traitements dits « immunosuppresseurs ».
Ceux-ci fonctionnent en atténuant la réaction immunitaire de l'hôte afin qu'il « accepte » la présence de l'organe transplanté.
Néanmoins, ces traitements ont un effet sur l'ensemble de l'organisme. Les chercheurs ont donc voulu se pencher sur l'action des immunosuppresseurs sur le microbiote intestinal chez la souris.
Des effets sur le microbiote chez le rongeur
L'équipe s'est plus particulièrement intéressée à 3 molécules immunosuppressives couramment prescrites après une greffe d'organe. Les chercheurs ont mené leurs travaux sur des rongeurs : certains ont reçu lune ou l'autre de ces 3 molécules, d'autres les 3 molécules en même temps (comme cela est le plus souvent le cas pour les patients greffés d'organe), d'autres encore de l'eau. Puis ils ont comparé les effets de ces molécules sur le microbiote intestinal des animaux. Il s'avère que l'administration concomitante des 3 molécules a entrainé une grande variation dans la composition du microbiote intestinal de l'animal :en particulier, les chercheurs ont observé une augmentation d'une espèce bactérienne, Escherichia coli. De plus, la fabrication par l'hôte de molécules impliquées dans la régulation du contenu intestinal bactérien était altérée par le traitement.
Un intérêt dans la greffe rénale
Cette observation est très intéressante, car une des souches d'Escherichia coli utilisée lors de l'expérience est régulièrement impliquée dans le développement d'infections urinaires. Or, les infections urinaires représentent la première complication infectieuse rencontrée chez les personnes transplantées rénales : elles touchent près de 75 % de ces patients dans l'année suivant la greffe.
Les chercheurs pensent que, si le phénomène observé chez les rongeurs est le même chez l'humain, les immunosuppresseurs pourraient participer à l'émergence d'espèces bactériennes pathogènes dans le microbiote intestinal. Des données à confirmer dans des expériences ultérieures.
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Source : Tourret J et al. Immunosuppressive Treatment Alters Secretion of Ileal Antimicrobial Peptides and Gut Microbiota, and Favors Subsequent Colonization by Uropathogenic Escherichia coli. Transplantation 2017 ; 101 : 74-82._
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