Hépatite B : comprendre comment le virus persiste dans l’organisme
![Quelle réaction de l’organisme face à l’infection ?](/_next/image?url=%2Fuploads%2Fhepatite_b_55441627_g_532f6ec0e6.jpeg%3Fs%3D600x1000%26f%3Dwebp&w=2560&q=75)
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L'Organisation mondiale de la Santé estime que l'hépatite B a été à l'origine de 887 000 décès dans le monde en 2015.
Santé Publique France considère que la France fait partie des pays dits « de faible endémie » pour le virus de l’hépatite B : il concerne moins de 1 % de la population.
Pour comparaison, sa prévalence varie de 8 à 20 % dans les zones dites « de forte endémie » (Afrique sub-saharienne, Asie du Sud-Est, Chine méridionale ou bassin Amazonien).
Plus de 80 % des cas d'hépatite B déclarés en France jusqu'en 2016 relevaient d'une indication vaccinale selon Santé Publique France. L'organisme conseille un meilleur suivi des recommandations vaccinales.
Enfin, on estime que la moitié des Français infectés par l’hépatite B l’ignore.
L'hépatite B est une pathologie provoquée par un virus : le virus de l’hépatite B ou VHB. Lors de l’infection, le virus s’attaque au foie et s'y multiplie. Cela engendre la destruction des cellules du foie, les hépatocytes. Si elle perdure, l’infection peut générer une cirrhose, une maladie caractérisée par une fibrose du foie. Un tissu fibreux remplace alors les cellules détruites, et l’organe n’est alors plus capable d’assurer son rôle. L'hépatite B peut plus rarement conduire à long terme au développement d’un cancer du foie.
On distingue deux principales formes d'hépatite B, aiguë et chronique, qualifiant d’un côté une infection récente et de l’autre une infection perdurant plus de 6 mois.
Santé Publique France estime que 2 à 10 % des personnes touchées par le VHB développeront une forme chronique. Parmi eux, 20 % présenteront une cirrhose qui, pour 2 % de ces derniers, débouchera sur un cancer.
Il existe une troisième forme d’hépatite B peu fréquente mais grave : l’hépatite fulminante. Elle se traduit par une destruction très rapide du foie. Il s’agit d'une urgence thérapeutique, qui peut nécessiter le recours à une transplantation hépatique.
Le virus se transmet via les liquides et sécrétions biologiques de l’organisme : sang, sperme et sécrétions vaginales. Ainsi, la transmission peut avoir lieu selon 3 voies principales :
Toujours selon Santé Publique France, seuls 40 % des personnes infectées souffriront d'une forme symptomatique d’hépatite B. Pour les autres, l’infection reste silencieuse et passe inaperçue. Les symptômes courants de l’hépatite B sont les suivants :
Les symptômes de l'hépatite B restent peu spécifiques : seul un bilan sanguin révèle l'infection. On y recherche la présence de marqueurs qui témoignent d'une réaction immunitaire dirigée contre le virus. La prise de sang donne également des renseignements sur une infection en cours, ancienne ou en phase chronique.
Le dosage des transaminases est effectué afin de caractériser l'atteinte au niveau du foie. L'augmentation de leur quantité dans le sang est signe d'une destruction des hépatocytes.
Ensuite, en cas de forme chronique, un suivi peut-être envisagé pour observer lévolution des lésions du foie par biopsie.
Les formes chroniques de la maladie sont mises « sous surveillance », les praticiens décident de la conduite à tenir au fur et à mesure du suivi. Il n'existe pas de traitement curatif de la maladie, mais certaines molécules existent afin d'enrayer sa progression. Le but est alors d'empêcher la cirrhose en bloquant la multiplication des virus. Les deux thérapies utilisées sont l'interféron-alpha et les antiviraux.
En marge, de ces traitements médicamenteux, il est bien sûr conseillé d'adopter une alimentation préservant le foie, et de ne pas consommer d'alcool ni de fumer.
Le meilleur moyen de ne pas être atteint par la maladie reste avant tout la prévention. Un vaccin contre l'hépatite B existe, recommandé chez tous les nourrissons.
Il est conseillé à l'entourage des personnes infectées ou ayant des conduites à risque (toxicomanie).
La vaccination est obligatoire dans certaines professions (professionnels de santé, personnels de secours) et conseillée avant tout voyage dans des zones de forte endémie.
Plusieurs pistes de recherche sont explorées en vue déradiquer le virus.
Tout dabord, des recherches sont menées afin de mieux comprendre la manière dont il se reproduit et infecte les cellules du foie. Les chercheurs se penchent notamment sur les mécanismes mis en jeu par les virus pour échapper au système immunitaire, car cela aboutit à des infections chroniques. Ces travaux pourraient déboucher sur de nouvelles cibles thérapeutiques pour bloquer l’infection.
Autre voie d’avenir : la recherche de nouveaux traitements de la maladie. De nouvelles molécules antivirales font actuellement l’objet d’essais cliniques. Citons par exemple le ténofovir qui a montré de très bons résultats en 2013 au terme d’un essai international réalisé chez 500 patients pendant 5 ans. Ce traitement a permis d’inverser la cirrhose induite par le virus chez trois quarts des malades. De nouvelles études sont en cours pour confirmer ces résultats et établir une stratégie thérapeutique efficace.
Enfin, l’amélioration des vaccins disponibles fait également partie des stratégies développées par les chercheurs. Ils cherchent actuellement à mettre au point un vaccin dit « bivalent », qui protégerait à la fois contre l’hépatite B, mais également contre l’hépatite C. Il pourrait constituer un espoir pour les pays de forte endémie pour les deux pathologies.
Des travaux qui pourraient conduire à terme à la fin du fléau représenté par l’hépatite B.
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