Neurosciences : dyslexie, que sait-on des facteurs génétiques ?

22 mai 2023

Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.

Marina Carrère D'Encausse

Environ 5 % des enfants souffrent de troubles de l'acquisition de la lecture et/ou de l'orthographe, appelés dyslexie. Si l'on soupçonne depuis longtemps une composante héréditaire, ce n'est que très récemment que des facteurs génétiques ont pu être clairement identifiés grâce au consortium international Genlang, dont l'objectif est d'étudier le génome entier d'un très grand nombre de personnes atteintes de troubles dyslexiques.

Une professionnelle travaille l'élocution avec un jeune enfant.

En 2021 et 2022, trois études scientifiques ont ainsi été publiées. Les chercheurs ont notamment identifié plusieurs dizaines de variations génétiques associées aux performances de langage écrit, et montrent que ces variations expliquent 20 à 25 % du risque de dyslexie. Par ailleurs, ces travaux révèlent que certaines protéines codées par ces gènes sont principalement exprimées dans le cerveau durant la période fœtale, d'autres durant l'enfance, et plus particulièrement dans la région cérébrale impliquée dans le traitement de la parole et les correspondances entre lettres et sons. Enfin, ces analyses montrent que les variations génétiques associées à la dyslexie sont très souvent liées à des traits cognitifs comme des troubles de l'attention-hyperactivité (TDAH), mais aussi à une meilleure intelligence verbale ou à un plus haut niveau de diplôme obtenu !

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